Le rappeur Youssoupha s’apprête à lever le voile ce soir sur son nouveau morceau intitulé “Dieu est Grande”, une chanson qui suscite déjà de nombreuses réactions avant même sa sortie.

Au cœur des débats, l’utilisation du terme “Dieu” au féminin dans les paroles, une démarche audacieuse qui divise l’opinion publique. Si certains applaudissent l’hommage rendu à la figure maternelle et la célébration du rôle des femmes, d’autres dénoncent ce qu’ils considèrent comme une transgression religieuse.

Les paroles de la chanson, telles que “Dites à ces messieurs que c’est bien prétentieux d’apprendre la vie à celles qui la donnent”, mettent en avant la maternité et questionnent la place des femmes dans une société encore marquée par des normes patriarcales.
 
Cependant, l’idée de féminiser le divin n’est pas vue d’un bon œil par tout le monde. Tandis que certains internautes crient au blasphème, d’autres appellent à une réflexion plus inclusive, rappelant que le divin peut être perçu comme transcendant les genres.

Avec cette sortie, Youssoupha ne se contente pas de livrer une simple chanson, mais ouvre un débat sociétal et spirituel sur la représentation de Dieu et le rôle des femmes. Une chose est sûre : ce titre ne laissera personne indifférent.

Ordi Mande



Un rapport des Nations unies, publié mercredi, révèle que Thomas Lubanga Dyilo, ancien chef de milice en Ituri et premier condamné de la Cour pénale internationale (CPI), est désormais impliqué dans le soutien et la structuration de groupes armés dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC). Libéré en 2020 après avoir purgé une peine de 14 ans pour crimes de guerre, Lubanga est accusé d'avoir rejoint le groupe Zaïre/ADCVI et de faciliter son alliance avec la coalition AFC-M23.

Selon les experts onusiens, Lubanga, accompagné d'Yves Khawa Panga Mandro, également visé par des sanctions internationales, a joué un rôle clé dans la mobilisation, le recrutement et la formation de milliers de combattants en Ituri. Agissant comme "autorité morale" du groupe Zaïre/ADCVI, il aurait facilité des transferts d'armes, des formations dans des camps à Tchanzu (Nord-Kivu) et en Ouganda, ainsi que le redéploiement des combattants pour des offensives contre les Forces armées de la RDC (FARDC).

Le rapport indique que Lubanga s’est installé à Kampala, en Ouganda, en juillet 2024, où il a rencontré Corneille Nangaa, chef de l’AFC-M23, et d'autres responsables. La ferme d'Yves Khawa, située dans le district de Hoima (Ouganda) près du lac Albert, a été identifiée comme un point de transit pour les combattants et les armes. Ces activités incluent des formations militaires, dispensées par des instructeurs ougandais et rwandais, et l’organisation de mouvements logistiques à travers le lac Albert.

Les experts rapportent que Lubanga a envoyé des émissaires pour réconcilier différentes factions armées en Ituri, notamment le groupe MAPI et le Zaïre/ADCVI. Bien que le MAPI ait choisi de maintenir son indépendance, il a accepté de collaborer avec la coalition AFC-M23. Ce rapprochement a permis de structurer une stratégie offensive commune visant les FARDC et de coordonner des activités dans les territoires de Djugu, Mahagi et Aru.

Les Nations unies soulignent que cette mobilisation, facilitée par des réunions régulières en Ouganda et le soutien logistique des réseaux régionaux, constitue une menace majeure pour la stabilité de l’Ituri et du Nord-Kivu. Le rapport met également en lumière le rôle d'Innocent Kaina, alias India Queen, un commandant influent du M23, qui collabore étroitement avec Lubanga depuis Kampala pour coordonner les activités des groupes armés.

Le gouvernement ougandais, interrogé par le groupe d'experts, a nié avoir connaissance de la présence et des activités de Lubanga et Khawa sur son territoire. Néanmoins, les experts pointent des preuves de rencontres stratégiques organisées en Ouganda et de flux d’armes transitant par des bases logistiques établies dans la région.

Cette nouvelle alliance, orchestrée par des figures historiques des conflits en Ituri, amplifie donc les tensions dans l’est de la RDC. Ainsi, la stratégie de mobilisation et de collaboration avec la coalition AFC-M23 risque de prolonger les affrontements, compromettant les efforts de stabilisation dans une région déjà dévastée par des décennies de violences.

radiookapi.net/CC



Porte-parole de la 34è région militaire, basée à Goma (Nord-Kivu), lieutenant-colonel Guillaume Ndjike, a indiqué ce jeudi 9 janvier, que l’offensive lancée ces derniers jours par l’armée congolaise, répond aux violations incessantes de cessez-le feu par le M23, rébellion appuyée par le Rwanda.

Il a fait cette déclaration alors que les rebelles du M23 tentent depuis le même jeudi, une nouvelle contre-offensive pour reprendre le contrôle de Ngungu et Masisi-centre, indiquent des sources locales.

Ce matin, des tirs nourris ont de nouveau été entendus dans l’agglomération de Ngungu, ainsi qu’aux alentours du chef-lieu du territoire de Masisi. 

Selon plusieurs sources, après avoir été délogés par l’armée congolaise de ces entités, les rebelles du M23 sont de nouveau revenus à la charge.

Depuis 7 heures locales, ce jeudi, des combats ont repris autour de la cité de Ngungu.

Aussi, une partie de rebelles qui campaient toujours sur la colline Kahongole, près du centre de Masisi, ont relancé l’attaque à partir de 9 heures locales, rapportent des témoins.

Certaines sources civiles parlent de la reprise de Masisi-centre par la rébellion, après environ une heure de combats.

Jusqu’à ce jeudi matin, il n’y avait toujours pas assez de détails sur l’issue des affrontements à Ngungu, où l’on signalait aussi mercredi dans la soirée, la présence du M23 dans la périphérie de cette localité.

Pendant ce temps, la situation reste toujours volatile autour de la cité de Sake.

radiookapi.net/CC



La gouverneure de la province du Lualaba en RD Congo a été reçue par le Souverain Pontife, soulignant l’importance de la collaboration entre l’Église et les autorités pour relever les défis sociaux.

C’est une rencontre historique qui a eu lieu le 4 janvier 2025 au Vatican. Fifi Masuka Saini, gouverneure de la province du Lualaba en République Démocratique du Congo, a été reçue en audience par le Pape François. Un dialogue riche et fructueux autour des valeurs de foi, de leadership et d’engagement social.

Lors de cette entrevue, Fifi Masuka a eu l’occasion de partager avec le Souverain Pontife ses réflexions sur son rôle de femme leader engagée, ainsi que sur l’importance de la collaboration entre l’Église catholique et les autorités politiques locales.
 
En effet, la gouverneure n’a pas manqué de souligner son engagement pour la promotion des droits des femmes et le soutien aux personnes les plus vulnérables de sa province. Des combats qu’elle mène avec conviction, s’appuyant sur ses convictions religieuses.

Cette rencontre historique entre Fifi Masuka et le Pape François illustre la volonté de l’Église catholique de s’impliquer davantage dans les enjeux de développement et de justice sociale en Afrique. Un dialogue fructueux qui ouvre la voie à de nouvelles perspectives de coopération.

Au-delà de cet aspect institutionnel, cette audience revêt une dimension symbolique forte, en mettant en lumière le leadership et l’engagement social d’une femme politique congolaise. Un modèle inspirant pour les générations futures.
 
mbote/CC


Le frère José Nzita a récemment pris la parole pour exprimer son inquiétude face à une tendance grandissante dans la communauté chrétienne : de plus en plus de jeunes musiciens gospel deviennent pasteurs, parfois sans y être véritablement prêts ou appelés.

« Les jeunes musiciens sont maintenant tous pressés de devenir pasteurs, n’allez pas quand vous n’êtes pas encore appelés », a-t-il déclaré lors d’une sortie médiatique.

Ces propos reflètent une préoccupation sur le manque de préparation spirituelle et personnelle de certains artistes avant d’assumer une telle responsabilité.
 
Cette déclaration intervient également comme une réaction indirecte à l’affaire impliquant le chanteur gospel Mike Kalambay, qui a récemment fait l’objet de controverses. Sans cibler directement ce dernier, José Nzita souligne l’importance pour les musiciens chrétiens de prendre le temps de mûrir spirituellement avant de prétendre à un tel ministère.

À travers cet avertissement, le frère José Nzita appelle à plus de discernement et de patience dans le parcours de ceux qui souhaitent répondre à l’appel pastoral, tout en rappelant la gravité et la responsabilité qu’implique ce rôle au sein de l’Église.

Ordi Mande



Le chef de l'État Félix Tshisekedi va présider ce mercredi 08 janvier le Conseil supérieur de la défense à la Cité de l'Union africaine. Cette confirmation émane du directeur adjoint de la presse présidentielle Giscard Kusema.

Cette réunion, a-t-il indiqué, permettra notamment au président de la République de donner des orientations aux officiers récemment promus à la tête du commandement de l'armée congolaise. Et aussi, a-t-il rajouté, de faire une mise au point sur la situation sécuritaire dans l'Est de la République Démocratique du Congo.

Félix Tshisekedi a présidé, la semaine dernière, la cérémonie de passation de commandement à la tête de l'armée. Le nouveau chef d'état major des FARDC a pris fonction, en remplacement de Christian Chiwewe nommé conseiller militaire du président de la République.

Le chef de l'État revient d'une visite éclair au Ghana, où il a pris part aux côtés de plusieurs chefs d'état à la cérémonie d'investiture de son homologue Dramani Mahama. Dans son discours d’investiture, le Président Dramani Mahama a pris 4 engagements dont le redressement de l’économie nationale et la lutte contre la corruption.

Grevisse Tekilazaya 



La question relative aux réformes constitutionnelles voulues par le Président de la République, Félix-Antoine Tshisekedi, demeure toujours d'actualité. Joint par nos confrères de la Radio top Congo, le directeur adjoint de la presse présidentielle a rassuré que la question demeure toujours d'actualité.

Ce haut responsable de la presse présidentielle invite, cependant, les uns et les autres à la patience. "Au cours de toutes ces dernières prises de parole publique, le Président de la République n'a de cesse de revenir sur cette question. Il l'a promis. C'est une question de jour ou de semaine. Il tient à la mise en place de cette équipe, qui devrait réfléchir sur les réformes constitutionnelles. Il ne s'est pas dédit", a-t-il expliqué.

Quant à certaines agitations observées ces derniers jours, Giscard Kusema indique que tout dépend de l'agenda du Chef de l'État.

"La question est bel et bien d'actualité. Tout dépend de l'agenda du Président de la République. Cette année commence avec un agenda très chargé du Président de la République... Cette commission sera mise en place en ce début d'année. Donc, prenons patience", a rassuré Giscard Kusema.

La question sur les réformes constitutionnelles fait débat en RDC. Si le Président de la République Félix Tshisekedi semble être intransigeant, l'Opposition, de son côté, se mobilise pour barrer la route à cette initiative. Celle-ci craint une présidence à vie.

 Grevisse Tekilazaya 



Et si les morts ne se contentaient plus de leur silence ? C’est la question troublante qui se soulève de soi rien que dans le titre de l'œuvre de Merdi Mukore, la pièce de théâtre, présentée sous forme de lecture scénique par les comédiens de la compagnie Vova Théâtre, samedi 28 décembre à l’Académie des beaux-arts de Kinshasa. Une œuvre aux allures universelles, mais dont la pertinence résonne tout particulièrement dans le contexte politique tendu de la RDC, avec notamment les tractations pour le changement ou la révision de la constitution.

La pièce explore les méandres d’un univers politique où les morts ne meurent jamais vraiment. Victimes du mensonge, de l’égoïsme et des manigances dictatoriales, ces disparus deviennent le miroir d’une société manipulée, incapable, pour l’instant, de s’affranchir de ses bourreaux.

Le récit met en lumière un politicien sans scrupules, prêt à franchir toutes les limites pour atteindre le sommet du pouvoir. Interprété avec intensité par Aaron Lukamba, ce personnage va jusqu’à assassiner un proche collaborateur pour servir ses ambitions, un rôle glaçant porté par Salomon Okitango. Mélissa Lupola incarne une influenceuse recrutée pour manipuler l’opinion publique, ajoutant une dimension contemporaine à une intrigue qui navigue habilement entre fiction et réalité.

Si Aaron Lukamba insiste sur l’universalité du texte, refusant de cibler explicitement les politiciens congolais, difficile de ne pas y voir une critique acerbe des pratiques qui gangrènent la vie politique en RDC. En dépit de ces réserves, la pièce de Merdi Mukore et sa mise en voix par Vova Théâtre posent des questions cruciales dans un pays où la démocratie reste fragile. En interpellant les spectateurs sur les rouages du pouvoir et la manipulation des masses, ce spectacle incite à une réflexion collective nécessaire, à Kinshasa comme ailleurs.

Avec la puissance du texte et la ferveur des interprètes qui n’en faisaient pas plus que de lire devant une cinquantaine de personne réunies à la salle de promotion de l’académie des beaux-arts, le public s’est vu transporter, réagissant par le rire, la frayeur ou les applaudissements aux rebondissements de l’histoire.

Cette lecture est la deuxième présentation de cette même pièce après celle de septembre 2023 à la Plateforme contemporaine. Elle a été refaite sur demande du public pour sa pertinence et son histoire aussi claire et touchante, une façon d’interpeller les conscience positivement.

Vova Théâtre, jeune compagnie fondée par Aaron Lukamba, revendique son rôle de défenseur et de questionneur. Avec cette pièce, elle affirme sa volonté d’éveiller les consciences, un pari courageux dans un environnement où l’art engagé reste un exercice risqué. Reste à voir si les morts de Mukore sauront trouver écho dans une société encore trop souvent spectatrice de son propre destin.

La compagnie prépare, pour le mois de février, de présenter le spectacle “Virus Ebola”, texte de Jocelyn Danga, une pièce qui évoque la question d’enrôlement forcé des jeunes filles dans des groupes armés et rebelles.

Kuzamba Mbuangu 

A Propos

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Ali Kalonga

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