Le Bureau de coordination des affaires humanitaires (OCHA) a publié, vendredi 10 janvier, un communiqué alertant sur la détérioration continue de la situation humanitaire dans la province du Nord-Kivu. Bruno Lemarquis, Coordonnateur humanitaire en RDC, a exprimé son « profond désarroi » face à l’ampleur des déplacements de populations et des violences dans cette province.
Plus de 100 000 déplacés en dix jours
Depuis le 1er janvier 2025, plus de 100 000 personnes ont été contraintes de fuir leurs foyers dans le territoire de Masisi, en raison des affrontements persistants entre les rebelles du M23 et les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC), note le communiqué. Cette nouvelle vague de déplacements s’ajoute à une crise humanitaire déjà complexe : plus de 2,8 millions de personnes sont actuellement en situation de déplacement dans le Nord-Kivu, soit plus du tiers de la population de la province. Les femmes et les enfants étant les premières victimes de ces affrontements.
Une condamnation ferme des violences
Dans son communiqué, Bruno Lemarquis a condamné « avec force » les violences perpétrées contre les civils et les acteurs humanitaires. Il a rappelé l’importance du respect des droits humains et du droit international humanitaire :
« Au nom de la communauté humanitaire, je condamne fermement ces violences contre les civils et les humanitaires. Je réitère qu’en aucune circonstance, ni les civils, ni les travailleurs humanitaires, ni les infrastructures civiles critiques fournissant des services essentiels aux civils ne doivent être pris pour cible. Toutes les parties au conflit doivent se conformer au respect du droit international humanitaire et des droits humains. Nous appelons également les parties prenantes, y compris celles ayant une influence sur les parties au conflit, à travailler pour une désescalade immédiate des hostilités ».
Depuis près de trois ans, le Nord-Kivu est le théâtre de violents affrontements qui opposent l’armée congolaise au M23, un groupe rebelle soutenu par l’armée rwandaise. Les habitants de cette province, riche en ressources naturelles, sont également victimes d’attaques répétées de rebelles islamistes de l’ADF qui sévissent dans le territoire de Beni (dans le Nord du Nord-Kivu) ainsi que dans la province voisine de l’Ituri.
radiopokapi.net/CC
La coalition Lamuka, principale plateforme politique de l'opposition en RDC -République démocratique du Congo-, n'exclut pas un tête-à-tête entre son leader Martin Fayulu et l'ancien Chef de l'État, Joseph Kabila, autorité morale du FC -Front commun pour le Congo-, dans les prochains jours. Cette précision émane de l'un de ses cadres, Prince Epenge, qui affirme la disponibilité de son leader à parler avec tout Congolais, afin de consolider l'unité et la cohésion nationale.
A l'instar de précédents échanges avec d'autres leaders de l'opposition, Prince Epenge insiste sur la volonté de Martin Fayulu à fédérer toutes les forces politiques et sociales, afin de barrer la route à tout projet de changement constitutionnel voulu et soutenu mordicus par le camp au pouvoir. "Il s'agit de la vie de la Nation", fait-il remarquer sur Top Congo.
Loin d'être nostalgique, Prince Epenge ne veut nullement entrer dans la polémique autour du conflit né à la suite de la publication des résultats de l'élection présidentielle de 2018. La coalition Lamuka revendique jusqu'à ce jour la victoire de ces scrutins.
L'ancien chef de l'État, faut-il le rappeler, a, il y a quelques jours passés, à Addis-Abeba, échangé avec Moïse Katumbi, un autre opposant et ancien gouverneur de l'ex- Grand Katanga. Les deux personnalités ont affiché la détermination de conjuguer les efforts, afin de barrer la route à tout projet de changement constitutionnel.
Grevisse Tekilazaya
Des sources concordantes recoupées par la rédaction d’opinion-info.cd renseignent que les rebelles de la coalition M23-AFC soutenue par le Rwanda prennent, depuis l’avant-midi de ce vendredi 10 janvier 2025, les hommes dans différentes agglomérations du territoire de Masisi, au Nord-Kivu, pour les conduire forcément sur les lignes de front.
«Les militaires du M23 prennent tous les hommes de Kazinga, pour les amener au front», alerte une source. «Les hommes de Rwiririza et ceux de Kanama sont dans les mains des M23, à une destination inconnue ce matin», ajoute une autre source.
Ces entités précitées sont situées à une petite distance de l’agglomération de Ngungu, dans la chefferie de Bahunde.
Ce vendredi matin, des affrontements sont signalés sur plusieurs lignes de front, notamment dans le secteur Osso Banyungu, dans les chefferies de Bahunde et Bashali. C’est, entre autres, sur les collines Kiuli et Kimoka à Sake; Nduma, Kashingamutwe, Shasha; Bitonga, Lukala, Karuba; Masisi zone et Loashi.
Des tirs sporadiques sont entendus ci et là, mettant la population civile dans l’impasse, ne sachant plus à quel saint se vouer.
L’intégration forcée des civils de Masisi dans le mouvement du 23 mars et AFC intervient au lendemain des défaites infligées à ces terroristes par les FARDC -Forces Armées de la République démocratique du Congo- appuyées par les Wazalendo. L’on rapporte des pertes en vies humaines et des munitions de guerre du côté de l’ennemi.
opinion-info/CC
Le ministre de la Communication et Médias, Patrick Muyaya, ne veut plus laisser la place à l'ambiguïté au sujet des informations relatives à la situation sécuritaire dans l'est de la RDC -République Démocratique du Congo-. Ainsi, a-t-il indiqué au cours du briefing presse de ce jeudi 09 janvier 2025, il y a eu des faits corroborés ayant bel et bien conduits à la décision contre le média étranger Aljazeera.
Devant la presse nationale, le Porte-parole du Gouvernement congolais a ouvertement manifesté son regret de constater qu'une chercheuse réputée "pro rwandaise" soit utilisée par ce média, afin d'approcher un chef rebelle. "C'est humiliant à la fois pour les journalistes de ce média accrédités localement", a-t-il indiqué.
Et d'ajouter : «Pour la protection de notre opinion publique, il n’y a plus de place pour l’ambiguïté, parce que, de l'autre côté, ça n'existe pas. La liberté d'expression n'existe même pas. Si nous avons pris des décisions contre Aljazeera, c'est parce qu'il y a des faits corroborés. Personne ne va nous le reprocher».
Prêt à maintenir la collaboration avec les médias étrangers, Patrick Muyaya a, toutefois, apprécié la position de la RFI -Radio France Internationale- contre les terroristes. «La RDC représente 60% du bassin d'audience de RFI, France 24 et Tv5. Les Congolais, si pas la majorité, ne veulent plus des agissements du militaire rwandais sur notre territoire», a-t-il précisé.
Le Porte-parole du Gouvernement a davantage réitéré la position de Kinshasa pour la liberté d'expression. Il a rassuré la disponibilité des autorités congolaises à livrer des informations fiables à chaque étape de l'évolution de la situation sécuritaire.
Grevisse Tekilazaya
Le ministre de la Communication et Médias, porte-parole du Gouvernement, Patrick Muyaya Katembwe a donné les grandes lignes des échanges issus de la réunion du Conseil supérieur de la défense présidé mercredi 08 janvier par le Président de la République, Félix Tshisekedi.
Pour sa première réunion du Conseil supérieur de la défense, « le nouveau chef d’état-major général des FARDC a donné les grands axes de sa vision sur la montée en puissance des Forces armées congolaises », a indiqué Patrick Muyaya. Il a aussi rapporté qu’il a été question de la réponse militaire de la RDC face à la guerre nous imposée par le Rwanda et ses supplétifs terroristes de M23.
S’agissant de la guerre à l’est du pays, Patrick Muyaya a rassuré: “Mais dans les jours qui viennent, les pans du territoire occupés seront récupérés”.
Il a donné un avertissement aux médias à la solde de l’ennemi.
« Les mesures seront prises contre tous les médias qui travailleraient dans le sens d’accompagner l’œuvre terroriste”, prévient-il
Des instructions précises ont été données à la ministre des Affaires étrangères, kayikwamba Thérèse concernant “ce qui doit être fait sur le plan diplomatique”, a déclaré, le porte-parole, du Gouvernement avant de conclure en ces termes : “Le ministre de la Justice, Constant Mutamba et l’auditeur général des FARDC vont prendre des dispositions pour s’assurer que tout comportement à caractère subversif soit sanctionné ».
Christiane EKAMBO
L’absence de qualifications des exploitants, l’exploitation semi-industrielle illégale dissimulée sous les activités de coopératives minières non conformes, comptent parmi les violations du code minier au Nord-Kivu, en République démocratique du Congo, selon un rapport du ministère des Mines dont copie est parvenue jeudi à l’ACP.
« Après plus de quinze jours de travail intensif, la commission a entendu 18 entreprises sur les 30 convoquées par le ministère. Et le rapport révèle plusieurs violations du code et des réglementations minières, notamment l’absence de qualifications des exploitants, l’exploitation semi-industrielle illégale dissimulée sous les activités de coopératives minières non conformes, ainsi que des impacts environnementaux préoccupants », a déclaré Kizito Pakabomba, ministre des Mines cité dans le rapport.
Cette commission a également relevé l’exploitation semi-industrielle illégale dissimulée sous les activités de coopératives minières non conformes, ainsi que des impacts environnementaux préoccupants.
A cet effet, le ministre Kizito Pakabomba a salué ce travail minutieux, avant d’affirmer la volonté de son ministère d’assurer une exploitation minière durable, équitable et respectueuse des lois de la République.
Il a dans ce cadre annoncé que des sanctions sévères et exemplaires seront appliquées aux contrevenants, dans le cadre de la lutte contre l’exploitation illégale et la contrebande des minerais, conformément à la vision du Chef de l’État.
Le ministre a insisté sur la nécessité d’étendre cette initiative à d’autres provinces pour assainir et renforcer la gouvernance dans le secteur minier.
En effet, lors d’une séance plénière tenue le 14 novembre 2024, le ministre des Mines, avait réaffirmé sa ferme détermination à améliorer la gouvernance du secteur minier national pour le bénéfice de la population congolaise, grâce à la gouvernance du secteur minier dans les territoires de Mwenga, Shabunda et Fizi, dans la province du Sud-Kivu.
Il a rappelé que l’exploitation minière dans la province du Sud-Kivu, notamment dans les territoires de Mwenga, Shabunda et Fizi, devrait être une source importante de revenus pour le pays mais qui présente des défis considérables, notamment en matière de régulation, de sécurité et de respect des normes environnementales et sociales.
Ces zones qui sont principalement exploitées pour des ressources telles que l’or, le coltan et le tantale, attirent à la fois des entreprises industrielles et des exploitants artisanaux. Cependant, la cohabitation entre ces deux modes d’exploitation engendre souvent des conflits d’intérêts, en raison de la rareté des terres exploitables et de la forte demande locale d’emplois.
Le ministère des Mines reste vigilant quant à toute situation qui pourrait nuire à la protection de l’environnement, soulignant qu’il ne ménagera aucun effort pour continuer à surveiller de près les activités minières dans cette région.
ACP/JF
Un rapport du groupe d’experts des Nations unies, publié ce mercredi, révèle une chaîne de commandement entre les autorités politico-militaires rwandaises, le général Sultani Makenga, leader militaire du Mouvement du 23 mars (M23), et Corneille Nangaa, chef de l’Alliance Fleuve Congo (AFC).
Selon le document onusien, depuis avril 2024, le M23, avec l’appui des Forces de défense rwandaises (RDF), a intensifié son expansion territoriale dans l’Est de la République démocratique du Congo (RDC), malgré les accords de cessez-le-feu. « Cette stratégie indique une volonté d’occupation et d’exploitation à long terme des territoires conquis », précise le rapport.
Le commandement militaire global du M23 reste sous l’autorité de Sultani Makenga, qui, selon le rapport, continue de recevoir des instructions et un soutien logistique de la RDF et des services de renseignement rwandais. L’AFC, dirigée par Corneille Nangaa, fonctionne en coordination étroite avec le M23, bien que les deux entités demeurent distinctes. « L’AFC dépend de l’autorisation de Makenga pour mener ses opérations », indique le rapport.
Le rapport détaille également les activités conjointes de la coalition AFC-M23, notamment des campagnes de recrutement auprès des groupes armés locaux dans les provinces de l’Ituri, du Nord-Kivu et du Sud-Kivu. « Les deux groupes organisent des réunions dans les territoires nouvellement conquis pour promouvoir leur coalition, recruter de nouveaux membres et mettre en place des administrations parallèles », ajoutent les experts onusiens.
Par ailleurs, des figures historiques comme René Abandi et Jean-Marie Runiga, ce dernier faisant l’objet de sanctions internationales, ont été rappelées pour renforcer les alliances de la coalition. Ces actions visent à consolider le soutien des groupes armés locaux et à structurer des administrations civiles et militaires dans les zones occupées.
Le rapport souligne que la coalition AFC-M23 agit avec pour objectif de « remodeler durablement le paysage politique et militaire congolais », tout en bénéficiant d’un soutien direct et indirect des autorités rwandaises. Cette situation continue d’alimenter les tensions régionales et de compromettre les efforts de stabilisation dans l’Est de la RDC.
actualite.cd/CC
Alors que l’est de la République Démocratique du Congo (RDC) est en proie à des violences incessantes en raison de l’activisme du M23 dans le Nord-Kivu, un rapport des Nations Unies, publié le 8 janvier, met en lumière le rôle controversé du régime de Kigali dans cette guerre d’agression.
Les experts de l’ONU soulignent que les chefs rebelles bénéficient d’un soutien logistique en munitions et en renseignements de la part de l’armée rwandaise (RDF), y compris des instructions directes en provenance de Kigali.
De plus, l’ONU révèle que le Rwanda a déployé des systèmes de défense aérienne sur le sol congolais, notamment pour contrer les réactions de l’armée congolaise, qui utilise parfois des avions de chasse Sukhoi pour bombarder les positions rebelles.
En octobre 2024, un de ces systèmes a été identifié à Karuba, près de la cité de Sake. Il correspondait au modèle Norinco Type 92 Yitian TL6, fabriqué en Chine, utilisé par les forces armées rwandaises.
Au cours de la même année, plusieurs autres systèmes ont été observés dans diverses localités, notamment Kamulima, Kahunga, Kitchanga et Rubaya. En novembre, d’autres installations ont été notées à Kibumba et Karuba.
Le rapport de l’ONU accuse également les rebelles du M23 d’avoir intensifié leurs recrutements pour maintenir leur mouvement. Parmi ces nouvelles recrues, on trouve des mineurs. Au moins 3 000 jeunes ont reçu une formation militaire en 2024, grâce au soutien des armées rwandaise et ougandaise.
Ce rapport met une nouvelle fois en lumière l’implication des régimes de Kigali et de Kampala, souvent désignés comme les parrains du M23.
Depuis la réapparition du M23 dans le Nord-Kivu, et malgré les preuves tangibles, les autorités rwandaises continuent de nier leur présence en RDC. En revanche, Kinshasa affirme que plus de 4 000 soldats rwandais sont actuellement sur le sol congolais.
L’Ouganda, bien que n’ayant pas encore été officiellement accusé, est également suspecté par les forces vives de jouer un double jeu. Dans le nord, il combat les Forces Démocratiques Alliées (ADF) aux côtés des Forces Armées de la RDC (FARDC), tandis qu’au sud, il a permis aux rebelles de prendre le contrôle de certaines localités, comme Bunagana.
Au vu de ces faits, le gouvernement congolais a toujours exigé des sanctions contre les pays agressifs, en particulier le Rwanda. Toutefois, jusqu’à présent, la communauté internationale n’a émis que de simples déclarations, sans actions concrètes.









