Le début du dialogue direct prévu ce vendredi 8 août à Doha entre les délégués du gouvernement congolais et ceux de la rébellion du M23 n'aura plus lieu.
En raison des préalables qui peinent toujours à être levés plus de 2 semaines après la signature d'un accord de principes entre les 2 belligérants, la médiation qatarie n'a pas envoyé des invitations pour la relance des pourparlers, rapportent des sources aux discussions.
Le principal accrochage réside dans le fait que le M23 exige toujours de Kinshasa la libération de plus de 700 prisonniers accusés ou soupçonnés d'être de mèche avec la rébellion. Cependant, le gouvernement congolais, qui évoquait au départ un échange des prisonniers de part et d'autre, est encore ferme, arguant que les personnes à libérer au cas par le cas devraient l'être à l'issue du dialogue de Doha.
Kinshasa évoque également la restauration de l'autorité de l'Etat dans les zones occupées, impliquant ainsi le retrait des troupes rebelles des agglomérations au Nord-Kivu et Sud-Kivu.
Toutefois, jeudi dernier, la médiation qatarie a rassuré à la presse qu'elle s'employait à concilier les vues et à travailler pour obtenir la relaxation des détenus dans les 2 camps afin de baliser le terrain au début des négociations directes.
Le 19 juillet dernier, après d'intenses discussions à Doha, le gouvernement congolais et le M23 sont parvenus à un pré-accord de paix, gage d'un accord définitif.
Le chronogramme fixé dans le document prévoyait la mise en œuvre des dispositions jusqu'au 29 juillet. Cependant, jusqu'ici, les 2 parties ne sont jamais allées plus loin. Toujours, selon la déclaration de principes du 19 juillet, ce vendredi 8 août, le dialogue à proprement parler devrait être engagé en vue de la signature d'un accord définitif de paix projeté au 18 août prochain, au plus tard.
Alors qu'un autre accord a été signé le 27 juin à Washington entre la RDC et le Rwanda, les États-Unis qui l'ont facilité, tiennent fermement à l'issue heureuse du processus de Doha afin d'engager le Congo sur la voie de la pacification après près de 3 décennies de déstabilisation.
Isaac Kisatiro, à Butembo