Le dernier mot pour le Sénégal. Dans un choc riche en rebondissements comptant pour la huitième journée des éliminatoires de la Coupe du monde 2026, le Sénégal a renversé la RD Congo (2-3) ce mardi, au Stade des Martyrs de Kinshasa. Menés 2-0, les Lions ont retourné une situation mal embarquée à l’expérience mais surtout au caractère, alors que les Congolais sont apparus submergés par leurs émotions.
Début de match très trompeur ce mardi au Stade des Martyrs. Nicolas Jackson, d’une tête légèrement hors cadre (5e) titillait la RDC, qui répondait avec un centre dangereux à droite, renvoyé par la défense des Lions (12e). Mis à part cela, pas de situations nettes à se mettre sous la dent. Les Sénégalais tentaient de construire très tranquillement depuis l’arrière, pendant que les Congolais, attentistes, s’appliquaient à défendre pour exploiter les moindres erreurs du camp adverse.
La RDC dans un rêve…
Si le public était déjà incandescent, sur la pelouse, le choc ne faisait pas encore des étincelles. C’était chose faite, peu avant la demi-heure de jeu. Dans un temps fort, Cédric Bakambu mettait en effet le feu aux poudres à la 26e.
Déjà buteur contre le Soudan du Sud (1-4) la semaine dernière, l’attaquant du Betis débloquait le tableau d’affichage en fusillant Édouard Mendy dans l’angle fermé à droite (1-0). Dans un vacarme assourdissant, l’ancien Marseillais inscrivait ainsi son troisième but en deux matchs consécutifs avec les Léopards.
Les Lions avaient à peine le temps de réagir par l’intermédiaire de leur capitaine Kalidou Koulibaly, auteur d’une tête non cadrée à la 32e, que les Congolais doublaient la mise à la 33e.
Meschack Elia débordait à droite pour mettre E. Mendy en défaut. Yoane Wissa héritait ensuite du cuir pour signer le break. Le tout, ponctué de la célébration iconique du “fimbu” (comprendre chicote) en osmose avec le Stade des Martyrs.
La RDC du rêve au cauchemar, le Sénégal renaît de ses cendres
Un instant quasi-irréel pour les hôtes. Tellement irréel que dans l’euphorie, les Congolais en perdaient littéralement le nord. D'abord, il ne fallait que six minutes à Pape Gueye pour réduire la marque. Depuis la droite, le milieu de Villarreal enroulait le cuir dans le petit filet de Dimitry Bertaud (2-1, 39e).
Alors que ce dernier passait une soufflante à ses coéquipiers, histoire de leur remettre la tête à l’endroit, après avoir repoussé l’échéance sur une lourde frappe de P. Gueye avant la mi-temps (45e), il ne pouvait rien après la reprise, abandonné par sa défense. N. Jackson profitait d’un ballon qui traînait dans la surface pour remettre les pendules à l’heure et inscrire son deuxième but en sélection (2-2, 53e).
La frustration montait en tribunes. Depuis les travées, descendaient des projectiles en signe de protestation contre un penalty possiblement oublié. Bakambu manquait, lui, une reprise de la tête, qui aurait pu permettre à la RDC de reprendre l’avantage (64e). Wissa, carbonisé, sans doute à cause de sa présaison tronquée, trébuchait alors qu’il avait un boulevard à gauche.
La machine sénégalaise avançait quant à elle inexorablement. Malgré un but refusé pour une position illicite d’hors-jeu, les Lions prenaient l’avantage pour la première fois du match, et définitivement via Pape Matar Sarr. Le milieu de Tottenham reprenait dans l’angle fermé au premier poteau un centre en retrait adressé par Sabaly depuis la droite, à trois minutes de la fin du temps réglementaire (2-3, 87e).
Tout ça… pour ça !
La RDC déchante donc au final. Le Sénégal frappe un grand coup et chipe la tête du groupe B, avec deux points d’avance sur son adversaire du soir, à deux journées de la fin. La RDC, elle, est reléguée à la deuxième place synonyme de barrages, et peut nourrir des regrets. Dans leur malheur, les Léopards ont toutefois pu compter sur un coup de pouce du Togo, vainqueur 1-0 du Soudan, ce qui leur permet de conserver 4 points d'avance à la 2e place. Un bon matelas.