Le retrait annoncé de l’AFC-M23 d’Uvira dans l’Est de la République démocratique du Congo  après y avoir commis des crimes est : «un non-événement» et «une diversion», a tranché mardi Patrick Muyaya, ministre de la Communication et Médias, le qualifiant de manœuvre pour «distraire» le médiateur américain.

Les attaques pour prendre le contrôle de la ville d’Uvira ont eu lieu pendant que les présidents congolais Félix Tshisekedi et rwandais Paul Kagame signaient à Washington, en présence de leur homologue américain Donald Trump.

Aussitôt, l’administration Trump a désigné au Conseil de sécurité, le président rwandais comme le principal planificateur et exécuteur de la violation des Accords signés. «  Pourquoi, alors que la pression a été de manière claire faite sur le Rwanda, c’est le M23 qui doit dire +c’est moi le fautif, je vais quitter Uvira ?+ Il est évident que c’est une manœuvre qui vise à distraire le médiateur américain qui est engagé à prendre des actions, car il est évident que ce qui s’est passé à Uvira est inacceptable », a réagi le porte-parole du Gouvernement congolais auprès de France 24, une télévision française.

Pour l’ambassadeur des Etats-Unis au Conseil de sécurité des Nations-Unies, Mike Waltz, le président Kagame est le responsable de la crise sécuritaire dans la région des grands lacs africains. C’est la première fois que des officiels américains s’attaquent   aussi ouvertement au président rwandais Kagame.

La guerre dans l’est de la RDC dure depuis plus de trente années sur fond de pillage des minerais et autres ressources naturelles par des pays voisins, principalement le Rwanda.

Le président Tshisekedi est décidé de mettre fin à ces violences qui couvrent la prédation des matières premières par le Rwanda, en menant une diplomatie qui a mis en mal la stratégie de Kigali.

Le secrétaire d’Etat Marco Rubio, en ce qui le concerne, a indiqué que les USA disposent des outils pour imposer le respect des Accords signés le 4 décembre à Washington.



La problématique du génie musical de feu le guitariste Franco Luambo Makiadi, figure emblématique de la République démocratique du Congo, a été au centre d’un colloque d’échange et de partage d’expériences entre jeunes et experts culturels, ouvert mardi à Brazzaville, a appris l’ACP de source associative.

« Nous allons échanger pendant quatre jours sur la musique, à travers la rumba, notre passeport vers des dimensions supérieures et des contrées lointaines. Lors de cette première journée, j’ai abordé la question du génie musical de Franco Luambo Makiadi, qui, pour moi, a toujours été, sans discussion possible, un grand maître », a déclaré Eddy Ngombé Mwéné, président de l’Union des producteurs de musique du Congo.

Il a ajouté : « Franco n’était pas seulement un musicien de génie : il était un fin sociologue, un peintre lucide de notre société, capable de mettre en musique nos travers, nos silences et nos vérités quotidiennes. À travers ses textes, il a archivé l’âme congolaise avec une précision presque anthropologique, sans jugement mais sans complaisance ».

Selon lui, Franco Luambo Makiadi demeure un artiste intemporel et intergénérationnel.

« Le seul musicien de rumba qui, à lui seul, a imposé sa voix, sa guitare, son orchestre et ses compositions à la postérité », a-t-il affirmé.

Toujours Ok, un chef-d’œuvre intemporel

Eddy Ngombé a rappelé aux participants quelques œuvres légendaires de Franco Luambo, notamment “Toujours Ok”, sortie dans les années 1980.

« Dans cet album, il dialogue avec un monument vivant : Sam Mangwana. Diminué par la maladie, Franco n’a laissé transparaître aucune défaillance : la voix est maîtrisée, la guitare étincelante, portée par un phrasé unique qui défie le temps et la douleur. Sam Mangwana, lui, connaît intimement la rumba congolaise et la sublime. Cette chanson, de nature déclarative, résonne comme une mise au point adressée aux spectateurs de la vie, à ceux qui médissent et calomnient. Le swahili y enlace le lingala dans une étreinte musicale rare », a-t-il expliqué.

Il a poursuivi : « Sam Mangwana chante et s’harmonise avec son aîné dans une danse consciente, grave et lumineuse à la fois, sachant que le temps se resserre et que l’histoire s’écrit déjà au passé. Le 12 octobre 1989 s’avance comme une frontière silencieuse entre la chair et l’éternité ».

Pour conclure, l’opérateur culturel a souligné : « Franco a refermé le chef-d’œuvre par un solo de guitare incandescent, ponctué de ses invectives pédagogiques : ultime leçon d’un maître pleinement conscient de ce qu’il lègue à l’humanité ».

Décédé à Namur, en Belgique, le 12 octobre 1989 à l’âge de 51 ans, Franco Luambo Makiadi fait partie de ces musiciens dont l’héritage musical intemporel traverse les générations. 

ACP/C.L./CC



Le Parti du peuple pour la reconstruction et la démocratie (PPRD) dénonce « l’enlèvement » de son secrétaire permanent, Emmanuel Ramazani Shadary, par des hommes en uniforme tôt ce mardi 16 décembre à son domicile. Selon Ferdinand Kambere, secrétaire permanent adjoint, c’est à 4 heures du matin que l’ancien candidat à la présidentielle de 2018 a été conduit vers une destination jusqu’ici inconnue.

Le PPRD dit condamner ces « actes d’acharnement » et exige la libération de Ramazani Shadary ainsi que d’autres membres du parti se trouvant dans la même situation.

« Finalement, qu’est-ce qu’on a fait lorsqu’on va s’en prendre au secrétaire permanent qui est la tête même de l’exécutif du parti ? Qu’est-ce qu’on cherche ? Et que dans l’entrefaite, on apprend que même le camarade Mwarabu, son proche collaborateur, lui était pris avant, à 2 heures du matin. Nous n’oublions pas le cas de notre camarade Parole Kamizelo qui, lui aussi, depuis qu’il a été enlevé par les mêmes méthodes et pour qui on n’a aucune information », déplore Ferdinand Kambere.

Il dénonce « encore une fois ces actes de terreur », perpétrés par le régime en place.

Cet événement intervient, rappelle-t-il, au lendemain d’autres « actes de terreur encore une fois qui se sont passés au domicile principal de l’ancien président de la République, Joseph Kabila, qui est le président national de notre parti ».

Parti toujours suspendu 

Ces actes se produisent au moment où on attend du pouvoir en place autre chose, s’indigne Ferdinand Kambere : « Le climat d’apaisement et de sérénité pour que nous tous nous ayons la même lecture de la crise qui est en train de frapper notre pays. »

Radio Okapi n’a pas encore obtenu une réaction des autorités judiciaires ou des services de sécurité à ce sujet.

Les activités du PPRD sont suspendues en République démocratique du Congo, selon une notification du tribunal de grande instance de Kinshasa-Gombe envoyée lundi 27 octobre au secrétaire permanent de ce parti. Selon ce document, il s’agissait de la signification de l’arrêté, pris par le vice-Premier ministre, ministre de l’Intérieur et Sécurité du 18 octobre, portant suspension des activités du PPRD.

radiookapi.net/CC



Le pasteur Sony Kafuta a récemment levé le voile sur un épisode douloureux de sa vie : la fin de son premier mariage, emporté par la différence de niveau de vie entre lui et un autre homme.

Une injustice révélatrice des réalités sociales

Selon le pasteur, lorsqu’il a tenté de faire valoir ses droits devant la justice, le procureur lui a simplement rétorqué : “Cette femme n’est pas de ton niveau. Laisse tomber.” Des mots qui, pour lui, ont scellé son sort, l’empêchant de garder son épouse.

Sony Kafuta dénonce amèrement cette situation, où la richesse a primé sur la justice et les sentiments. Il estime avoir été “arraché” de sa famille au seul motif de sa pauvreté, une réalité malheureusement encore trop présente dans la société congolaise.

Un témoignage qui met en lumière les dérives du système

Ce récit poignant du pasteur illustre à quel point l’argent peut encore peser dans les relations, au détriment du respect des engagements et de l’épanouissement des individus. Un constat qui révèle les profondes inégalités qui persistent dans certaines sphères de la société.

Face à cette injustice, Sony Kafuta espère que son témoignage contribuera à sensibiliser sur les dérives d’un système où la richesse semble parfois primer sur la justice et la dignité humaine.

mbote/CC



Lors de la 70ᵉ réunion du Conseil des ministres, le Président de la République, Félix Tshisekedi, a appelé le Gouvernement à passer de la signature des accords internationaux à leur mise en œuvre effective. Il a rappelé qu'au cours de ses deux mandats, la République démocratique du Congo a conclu de nombreux partenariats bilatéraux et multilatéraux qui restent, pour certains, insuffisamment opérationnalisés.

Le chef de l’État a insisté sur le caractère stratégique de ces accords, qu’il considère comme des instruments clés pour le renforcement de la souveraineté nationale, la transformation structurelle de l’économie et la modernisation des secteurs sociaux prioritaires. Selon lui, ces partenariats doivent permettre à la RDC d’accéder à des financements innovants, aux technologies avancées et à l’expertise internationale, tout en favorisant l’industrialisation, la création d’emplois et la formation des jeunes.

Félix Tshisekedi a aussi souligné leur rôle dans le renforcement de la sécurité nationale, l’amélioration de la résilience alimentaire, énergétique et sanitaire, ainsi que dans la consolidation de la gouvernance et de la compétitivité économique du pays.

Face à ces enjeux, le président de la République a exigé une exécution rapide, rigoureuse et coordonnée de l’ensemble des accords conclus. Il a instruit les ministres concernés de travailler en étroite collaboration avec la Primature et la Présidence afin d’éviter les lenteurs administratives et les chevauchements de compétences.

Dans ce cadre, la Première Ministre est chargée de veiller à l’élaboration, par chaque ministère sectoriel, d’une feuille de route opérationnelle précisant les actions prioritaires à court, moyen et long termes, les indicateurs de performance, les besoins en financement, les cadres juridiques requis, les partenaires techniques ainsi que les échéances. L’objectif, a martelé le chef de l’État, est de garantir des retombées concrètes et mesurables pour la population congolaise.

Prosper Buhuru



Les réactions fusent de partout après la prise de la ville d'Uvira, dans la province du Sud-Kivu, par les rebelles de la coalition AFC/M23, en complicité avec le pouvoir de Kigali. Le Souverain Pontife exprime ses inquiétudes quant à la situation qui prévaut actuellement dans cette partie de la République démocratique du Congo.

"Je suis avec une vive inquiétude la reprise des affrontements dans la partie orientale de la République démocratique du Congo", a déclaré Pape Léon XIV.

Le Souverain Pontife a exhorté : "Tout en exprimant ma proximité avec la population, j'exhorte les parties en conflit à cesser toute forme de violence et à rechercher un dialogue constructif, dans le respect des processus de paix en cours."

L'opinion espère que le Rwanda, en écoutant le message du Pape Léon XIV, respectera cette fois-ci l'accord qu'il vient de signer avec la République démocratique du Congo aux États-Unis d'Amérique, en présence du Président Donald Trump.

Serge Mavungu



Alors que débute la période des fêtes de fin d’année, un télégramme urgent émanant du commandement de la police dans la région de Kin-Ouest, en République démocratique du Congo, contient des directives claires à l’attention des forces de l’ordre chargées de la circulation routière.

Le document, que nous avons pu consulter, ordonne aux policiers d'”observer la courtoisie routière” et d'”interdire toute forme de tracasseries” à l’encontre des usagers de la route durant cette période festive.

Parmi les autres instructions figurent des mentions d'”assurer sans faille la fluidité” de la circulation ainsi que de “suivre dite OPS” et de “déposer en GP PCR K-W l’appareil de détection” utilisé.

Cette volonté affichée de réguler le trafic routier de manière courtoise et fluide tranche avec les récits récurrents de pratiques abusives et de corruption de la part des forces de l’ordre dans certaines zones du pays, surtout pendant les périodes de forte affluence.

“C’est un signal fort envoyé par la hiérarchie pour que les policiers de circulation adoptent un comportement professionnel et respectueux envers les conducteurs, notamment durant cette période festive où les déplacements sont plus nombreux”, analyse un expert en sécurité routière.

Ces instructions semblent s’inscrire dans une volonté des autorités de rétablir la confiance entre la population et les forces de l’ordre, souvent pointées du doigt pour leurs abus, afin de faciliter la mobilité pendant les fêtes de fin d’année.

La mise en œuvre effective de ces consignes de courtoisie et de lutte contre les tracasseries routières sera suivie avec attention par les usagers de la route, qui espèrent une nette amélioration de leurs conditions de circulation durant cette période.

mbote/CC 

 
 
 


La République démocratique du Congo n'abdiquera pas après l’occupation de la ville d’Uvira, dans le Sud-Kivu, par la rébellion de l’AFC/M23, soutenue par Kigali. Les forces armées congolaises et ses alliés se réorganisent et se repositionnent pour défendre l’intégrité territoriale.

C’est ce qu’a dit le ministre de la Justice et garde des sceaux, Guillaume Ngefa, représentant sa collègue des Affaires étrangères, ce vendredi 12 décembre 2025, à Kinshasa, au cours d’une rencontre avec le corps diplomatique accrédité à Kinshasa.

« Face à cette situation, le gouvernement congolais a une position claire et responsable. Premièrement : nous ne capitulerons pas. Les forces armées de la République démocratique du Congo, appuyées par les forces alliées, se réorganisent et se repositionnent pour défendre l’intégrité du territoire », a-t-il déclaré.

Ce membre du Gouvernement a poursuivi :

 « la bataille pour Uvira et le Sud-Kivu n’est pas terminée. Deuxièmement , nous tenons le Rwanda et ses dirigeants pleinement responsables de cette agression. Les preuves de son implication sont accablantes et documentées , ce n’est plus une question d’allégations puisque le président Kagame lui-même a dit : cette partie du territoire était entre ses mains. Donc, il réaffirme sa responsabilité personnelle sur ce qui se passe. Il s’agit là d’un fait accompli».

Kinshasa accuse par ailleurs Kigali de fouler au pied ses engagements pris à Washington devant le président américain, Donald Trump.

« Les engagements solennels pris devant la communauté internationale ont été foulés au pied à peine quelques heures après la signature de l’accord de Washington. Comme vous le savez, le 4 décembre dernier, sous l’égide du président des États-Unis d’Amérique, un nouvel accord de paix a été signé à Washington entre la RDC et le Rwanda, paraphé en présence de nombreux chefs d’État africains et de partenaires internationaux qui sont des témoins de cet accord. Cet accord réaffirme la cessation immédiate des hostilités, le retrait des forces et le respect de la souveraineté de la République démocratique du Congo. Le gouvernement congolais, sous la direction de son Excellence le président Félix Tshisekedi Tshilombo, est entré dans cet accord avec foi et détermination. D'ailleurs, il a affirmé cela avant de parapher cet accord à Washington », a-t-il souligné.

Par conséquent, Kinshasa invite la communauté internationale à passer du constat à l’action, en condamnant notamment l’agression rwandaise, en exigeant le retrait des troupes rwandaises du sol congolais et en lui infligeant des sanctions.

« Troisièmement, les processus de paix de Washington et de Doha sont gravement compromis, on ne peut négocier la paix à une table, tandis que son partenaire attaque sur le terrain. Leur crédibilité nécessite une rectification immédiate et vérifiable. C’est pourquoi aujourd’hui, je lance un appel solennel à la communauté internationale : d’abord à passer du constat à l’action, c’est-à-dire ce que nous attendons de vous, c’est de condamner clairement et sans équivoque l’agression rwandaise et l’occupation d’Uvira », a ajouté Guillaume Ngefa.

Pour la RDC, la prise de la ville d’Uvira par l'AFC/M23, soutenue par le Rwanda, consacre la violation de l’accord de paix signé le 4 décembre, de l’accord RDC-Rwanda du 27 juin, mais aussi le « mépris » de la Résolution 2773 exigeant notamment le retrait des troupes rwandaises du sol congolais.

Raphaël Kwazi

A Propos

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