Une délégation gouvernementale conduite par le vice-Premier ministre et ministre de l’Intérieur, Jacquemain Shabani, séjourne à Uvira, dans la province du Sud-Kivu, avec pour mission de réconcilier les communautés locales, apaiser les tensions et rétablir l’autorité de l’État.
Cette visite intervient dans un contexte marqué par plusieurs journées de troubles, ponctuées par des opérations « villes mortes » décrétées par la société civile et les forces vives locales. À l’origine de ces tensions : la nomination controversée d’un nouveau commandant adjoint à la 33e région militaire.
La délégation a participé à un Conseil de sécurité restreint réunissant les services concernés aux niveaux national et provincial, afin de dresser un état des lieux de la situation sécuritaire. Ce conseil a ensuite été élargi à la société civile, aux forces vives et aux représentants des Wazalendo, dans le but de favoriser un dialogue franc, dissiper les malentendus et instaurer un climat de paix.
Le ministère de l’Intérieur souligne que cette démarche s’inscrit dans une volonté de restaurer pleinement l’autorité de l’État à Uvira. Le gouverneur du Sud-Kivu, Jean-Jacques Purusi, salue l’initiative et évoque une évolution positive sur le terrain.
Aux côtés du ministre de l’Intérieur, la délégation comprend également :
- Aimé Boji, ministre de l’Industrie,
- Floribert Anzuluni, ministre de la Coopération régionale,
- Eliezer Ntambwe, ministre délégué à la Défense chargé des anciens combattants,
- Le Général Jules Banza, chef d’état-major des FARDC,
- Le commissaire divisionnaire Benjamin Alongaboni, Commissaire Général de la Police nationale congolaise.
La délégation prévoit de consulter l’ensemble des forces vives locales, y compris les représentants des différentes communautés d’Uvira, afin de consolider les efforts de pacification et renforcer la cohésion sociale.
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Plusieurs agents de la Régie des voies aériennes (RVA) ont été interpellés, jeudi 11 septembre à Kinshasa. Il leur est reproché d’avoir retardé l’atterrissage de l’avion du Chef de l’État à l’aéroport international de N’djili.
Le président du conseil d’administration de la RVA, Tryphon Kin-Kiey Mulumba, reconnaît cet incident qu’il attribue à une coupure d’électricité qui a perturbé le fonctionnement de la tour de contrôle. L’incident a obligé l’avion présidentiel à faire des tours en l’air, attendant son atterrissage.
Tryphon Kin-Kiey Mulumba reconnaît que plusieurs agents de la RVA ont été interpellés dans le cadre des enquêtes ouvertes pour établir les responsabilités liées à cet événement.
Quand c’est l’avion présidentiel qui doit atterrir, selon lui, « il faut plus de sécurité. Et la RVA doit s’y mettre ».
L’issue des enquêtes déterminer ce qui s’est réellement passé.
radiookapi.net/CC
L’artiste-chanteur Jossart Nyoka Longo M'vuka, en sa qualité de Président du Conseil d’administration de la SOCODA, a lancé, ce vendredi 12 septembre 2025, les assemblées générales extraordinaire et ordinaire de cette société de gestion des droits d’auteur.
Lors de cette rencontre, tenue au centre Terrasanium de Kinshasa, Jacques Mondonga Omari, administrateur de la SOCODA et lecteur du discours du Président, a rappelé que "conformément aux dispositions de l’Acte Uniforme OHADA relatif au droit des sociétés coopératives et à nos statuts modifiés, l’Assemblée Générale constitue l’organe suprême de notre coopérative. Elle seule détient le pouvoir de contrôler, d’orienter et d’évaluer la gestion des organes élus".
Il a ajouté : "Fidèle à notre engagement de transparence et de bonne gouvernance, nous avons diligenté un audit sur la gestion de l’ancien Directeur Général, Kolangbo Agu Michel. Les conclusions, mises à votre disposition, ont confirmé des détournements et manquements graves, justifiant sa suspension puis sa révocation par le Conseil d’administration".
"En février 2023, une assemblée générale irrégulièrement convoquée par l’ex-ministre de la Culture avait tenté d’imposer une nouvelle équipe dirigeante. Toutes ses résolutions ont été annulées par des décisions de justice devenues irrévocables (jugement du TGI/Gombe et arrêts de la Cour d’Appel de Kinshasa/Gombe). Aujourd’hui encore, certains cherchent à contourner l’esprit de l’OHADA et de nos statuts en voulant créer une société étatique de gestion collective, excluant les artistes créateurs de l’organe suprême qu’est l’Assemblée Générale. Grâce à nos démarches auprès des hautes autorités, ce projet contraire aux principes coopératifs a été bloqué", a-t-il martelé.
Il a conclu : "Chers coopérateurs, ce climat de turbulence et de bicéphalisme entretenu par des personnes de mauvaise foi a ralenti l’atteinte de nos objectifs. Toutefois, malgré ces obstacles, nous avons pu réaliser la répartition des droits pour le premier et deuxième semestre 2022, ainsi que le premier semestre 2023. Notre devoir, en vertu de l’OHADA et de nos statuts, est de préserver la transparence, la démocratie coopérative et la défense des intérêts de tous nos membres. Aujourd’hui, avec l’Assemblée Générale Extraordinaire, nous restons déterminés à doter notre société d’un Règlement général garantissant son bon fonctionnement. C’est sur cette note d’espoir et de détermination que nous avançons".
Serge Mavungu
Le commandant adjoint de la 33ᵉ région militaire chargé des opérations et des renseignements, le général Olivier Gasita, n’est plus à Uvira. Il a quitté cette ville du Sud-Kivu à l’aube de mardi 9 septembre.
L’information a été confirmée à Radio Okapi par des sources militaires, précisant qu’il est parti aux alentours de 3 heures du matin, sans autres détails sur sa destination réelle.
Des habitants contactés dans l’après-midi du même mardi confirment une reprise progressive d’activités dans la zone, notamment le transport en commun et l’ouverture de certaines boutiques.
Ce départ intervient sur fond de tension. Pas tard que lundi dernier, la ville d’Uvira a été le théâtre d’une manifestation pacifique organisée par la société civile. Celle-ci pour exiger le départ du général Olivier Gasita, récemment nommé commandant en charge des opérations et du renseignement de la 33ᵉ région militaire des FARDC. Cette marche, annoncée comme pacifique, a été violemment réprimée par les forces de l’ordre.
Depuis une semaine, la population d’Uvira s’oppose à l’affectation de cet officier, l’accusant d’avoir facilité la prise de Bukavu par les rebelles de l’AFC/M23. En première ligne de cette contestation figurent les miliciens Wazalendo.
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La célèbre chanteuse congolaise Mbilia Bel a été victime d’un accident de circulation, ce mardi matin, alors qu’elle se rendait à l’aéroport international de N’djili. L’artiste était accompagnée de son producteur, avec qui elle devait embarquer pour Bruxelles, dans le cadre de sa tournée artistique.
Contrairement aux rumeurs largement relayées sur les réseaux sociaux, l’état de santé de Mbilia Bel n’est pas critique. Si elle a été hospitalisée à la suite de l’accident, sa vie n’est aucunement en danger, précisent des sources proches de son entourage.
En revanche, son producteur, également présent à bord du véhicule accidenté, a été blessé et demeure sous surveillance médicale. Aucune information plus précise sur la gravité de ses blessures n’a été officiellement communiquée à ce stade.
L’artiste devait se rendre à Bruxelles pour un concert prévu le 20 septembre 2025, à la salle Madeleine, l’un des rendez-vous importants de sa tournée internationale. La tenue de ce spectacle n’a pour l’instant pas été remise en cause, en attendant l’évolution de son état de santé.
Fille de Mbala Mbondi, surnommé « Louis XIV », un danseur de charanga originaire de Bumba, dans la province de la Mongala, et de Mboyo Mbilia, la chanteuse a grandi dans un environnement familial déjà imprégné d’art. Dès l’âge de 10 ans, elle manifeste une passion précoce pour la musique, qui la mènera sur les plus grandes scènes africaines et internationales.
Icône de la musique congolaise, Mbilia Bel a su imposer sa voix et son charisme dans un univers longtemps dominé par les hommes. Son parcours est aujourd’hui une référence pour de nombreuses jeunes artistes africaines.
Gloire Balolage
Le kikongo, langue traditionnelle de la partie ouest de la RDC dont le Kongo-Central héberge une bonne partie des locuteurs, perd progressivement du terrain à Matadi, chef-lieu de cette province. Face à l’essor du lingala, devenu dominant dans la rue, les médias et les quartiers centraux, dans la ville portuaire, le kikongo prend la place de la seconde voire la troisième langue des populations qui s’expriment de plus en plus en Lingala et en Français.
Cette situation inquiète certains natifs qui estiment que beaucoup évitent de parler cette langue nationale par complexe, un phénomène renforcé par l’arrivée de Kinois attirés par les activités portuaires ou commerciales.
"Ce qui est déplorable pour nous peuple Kongo, nous avons honte de parler librement notre langue. Nous voulons nous conformer aux autres, voilà pourquoi ils viennent nous imposer leur mentalité et culture. Actuellement c'est difficile de trouver des jeunes parler le Kikongo, même dans les écoles, ce n'est plus comme avant. Cette responsabilité revient à nous parents de léguer à la jeune génération cette valeur culturelle, mais dommage", a confié un habitant de Matadi.
La langue Kikongo fait partie, avec le Lingala, le Swahili et le Tshiluba, des langues nationales de la RDC et font également partie du patrimoine culturel congolais dont l’Etat est tenu d’assurer la promotion. A Matadi, la diminution des locuteurs du Kikongo au profit du Lingala entraîne également la diminution des locuteurs de certains dialectes tels que le Kiyombe, le Kintandu, le Kinyanga et le Kimboma.
Seuls des quartiers populaires comme Mpozo et Nvuadu arrivent à faire vivre cette langue à travers des échanges au quotidien.
Une langue fragilisée par les enjeux politiques
La situation linguistique reflète également des enjeux politiques. Malanda Kisenda, administrateur d’une institution publique, déplore l’absence de soutien interne entre les Kongo.
"Le peuple Kongo est reconnu pour sa force et son unité. Pourtant, sur le plan politique, cette réalité peine à se traduire. Aucun parti dirigé par un Mukongo n’a réussi à s’imposer au niveau national. Au Kongo-Central, notamment dans la ville de Matadi, la majorité des partis politiques sont portés par des autorités morales venues d’ailleurs, Luba, Katanga, Bandundu qui imposent le lingala comme langue de communication, en dehors du français qui est la langue officielle. Cette situation est regrettable, car lorsqu’un natif prend l’initiative de créer un parti, il peine à rallier ses frères", a-t-il déploré.
Pour Glodi Besanzami Ngono, linguiste et ingénieur pédagogique, Fondateur de Mbote-Lingala et de l'institut Panafricain Lumumba Sankara, cette responsabilité de la politique linguistique incombe à l'État congolais.
"L'Etat a un rôle crucial dans la préservation et la promotion de nos langues nationales car c'est le dernier qui définit la politique linguistique que le pays va suivre. Malheureusement, le Congo conserve encore la configuration coloniale de français comme étant la langue officielle et les autres n'ont aucun statut. Ce qui traduit encore les effets néfastes de l'aliénation culturelle et linguistique que nous subissons jusqu'à présent", a-t-il évoqué.
Et d'ajouter :
"Tant que nous n'aurons pas de dirigeants qui comprendront la décolonisation culturelle et linguistique, aucun effort ne sera fait pour la promotion de nos langues".
Selon lui, il est nécessaire de sensibiliser les écoles, les églises, les médias, mais aussi de s’appuyer sur les réseaux sociaux et la musique, afin de promouvoir la décolonisation culturelle et linguistique comme autrefois, à l’époque du régime Mobutu.
Sauver le Kikongo
L’écrivain congolais Joyeux Ngoma, résident au Kongo-Central, souligne que la domination du lingala pourrait faire disparaître des repères culturels sans un effort pour préserver le kikongo.
"On peut parler d’une forme de glottophagie, c’est-à-dire l’écrasement progressif d’une langue par une autre. Si le lingala continue à s’imposer sans qu’il y ait des politiques linguistiques de sauvegarde, le risque est que le kikongo perde sa vitalité et devienne une langue marginalisée, parlée seulement par les anciens, coupant ainsi les jeunes générations d’une partie de leur héritage culturel", a-t-il fait remarquer.
Pour préserver cette langue, certaines initiatives existent. Des musiciens intègrent le Kikongo dans leurs chansons, à travers des festivals, des troupes de théâtre jouent en Kikongo, et quelques écrivains ou poètes valorisent la langue dans leurs textes. Mais ces efforts restent isolés et manquent de soutien institutionnel et médiatique pour garantir un impact durable.
Située sur la rive gauche du fleuve Congo et proche de la frontière angolaise, la ville de Matadi, fondée comme port en 1886, risque de voir le kikongo disparaître de ses rues. Préserver cette langue, parlée depuis l’ancien empire Kongo, c’est protéger l’identité culturelle de ses plus de 445 000 habitants et transmettre un héritage unique aux jeunes générations.
Gloria Kisenda, stagiaire
Le Gouvernement de la RDC -République démocratique du Congo-, réuni vendredi à la cité de l’Union africaine sous la présidence du chef de l’État, Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo, a tenu sa 57ᵉ réunion ordinaire du Conseil des ministres. Au cours de cette séance, une note d’information importante relative au secteur du tourisme a été présentée.
En l’absence du ministre du Tourisme en mission, c’est le ministre de la Pêche et de l’Élevage qui a pris la parole, pour exposer au Conseil deux points majeurs : l’organisation de la cinquième édition de la Semaine Congolaise du Tourisme et la participation officielle de la RDC au Salon international IFTM-TOP RESA de Paris.
Lubumbashi accueille la 5ᵉ Semaine Congolaise du Tourisme
La cinquième édition de la Semaine Congolaise du Tourisme se tiendra du 19 au 23 octobre 2025, à Lubumbashi, dans la province du Haut-Katanga. Cet événement à caractère national a pour vocation de valoriser les produits touristiques de la RDC, en rassemblant chaque année les opérateurs du secteur autour de débats et réflexions sur des sujets essentiels liés à la promotion, au développement du tourisme, et à l'amélioration de la qualité des services.
«Tourisme durable : moteur de la diversification de l’économie congolaise.»
Plusieurs invités de marque sont attendus pour ce rendez-vous, qui s’inscrit dans la stratégie de relance du secteur touristique du pays.
Cap sur Paris pour renforcer l’image touristique de la RDC
La note d’information a également annoncé la participation officielle de la RDC au Salon international IFTM-TOP RESA, qui se tient chaque année à Paris. Ce salon professionnel du tourisme constitue une plateforme majeure pour les acteurs de l’industrie du voyage, favorisant rencontres, expositions, échanges et partenariats.
Ce sera l’occasion pour la RDC de mettre en lumière ses atouts touristiques dans le cadre de sa campagne de promotion de l’image et du patrimoine national :
Un autre moment fort de cette participation internationale : la prise de la présidence tournante du Club Afrique des Ministres du Tourisme par la République Démocratique du Congo, renforçant ainsi sa visibilité et son rôle sur la scène touristique continentale. Le Conseil des ministres a pris acte de cette note d’information.
Serge Mavungu
Depuis le 5 juin 2025, les autorités de la RDC ont décidé de changer l’ancien passeport biométrique en le remplaçant par un nouveau, jugés plus sécurisé et répondant aux normes internationales. Pour l’obtenir, il faut s’armer de patience.
Le processus pour obtenir ce nouveau document n’est pas de tout repos. Des milliers de personnes, notamment des étudiants qui ont entamés la procédure pour obtenir leur passeport, depuis plusieurs mois mais sans succès.
Jean-Pierre fait partie des nombreux requérants au bureau des Affaires étrangères à Kinshasa. Ce jeune étudiant que les reporters de Radio Okapi ont rencontré, affiche une mine fermée, entre désespoir et colère.
Depuis six mois, il attend son passeport tant convoité, nécessaire pour partir étudier à l’étranger : « J’ai une bourse depuis longtemps, mais faute de ce document, je reste bloqué ici », confie-t-il. Chaque jour, il se rend au bureau des Affaires étrangères, espérant une délivrance qui tarde.
« On me dit que c’est un problème d’impression », déplore-t-il, frustré en rappelant que « ma bourse, mon inscription, tout est en jeu ».
Les conséquences sont lourdes pour de nombreuses familles. Une mère de famille raconte avec peine avoir dû annuler le voyage à l’étranger de son fils, faute de passeport. Elle explique : « J’avais besoin de ce document pour l’emmener se faire soigner en Europe. C’est la santé de mon enfant qui est en jeu. C’est vraiment une grande deception ».
La situation n’est pas isolée. Des centaines de personnes se rendent quotidiennement au centre de traitement des passeports. Il y a quelques jours, une cinquantaine d'entre elles ont manifesté devant ce centre pour exprimer leur exaspération.
Selon plusieurs sources, le retard est dû à une transition difficile entre l'ancien et le nouveau fournisseur des passeports. Cette situation engendre un blocage de près de 126 000 passeports dans une base de données, aggravant encore les difficultés.
radiookapi.net/CC