Le ministre d’État en charge de la Justice, Guillaume Ngefa, a réaffirmé l’attachement de la RDC -République démocratique du Congo- à la responsabilité et à la justice, en marge de la 60ᵉ session du Conseil des droits de l’homme des Nations Unies.

Réagissant au récent rapport du Haut-Commissariat aux droits de l’homme sur les crimes commis dans le conflit armé qui secoue l’Est du pays, le ministre a assuré que des procès sont déjà ouverts devant la Haute Cour militaire contre des officiers congolais accusés d’abandon de poste ou d’autres fautes graves.

Dans le même temps, Guillaume Ngefa a appelé les Nations Unies à aller au-delà du constat, en prenant des mesures fermes contre les rebelles du M23-AFC et les officiers de l’Armée rwandaise identifiés comme responsables de crimes.

 "C’est à ce prix que justice sera rendue, conformément au droit international", a-t-il insisté.

Cette intervention survient alors que le rapport onusien reconnaît la dimension internationale du conflit en RDC et documente de multiples violations des droits humains dans le Nord-Kivu et le Sud-Kivu. Kinshasa y voit une base solide pour exiger une mobilisation accrue de la communauté internationale, afin de mettre fin à l’impunité.
 
Prosper Buhuru


Des centaines de manifestants ont envahi les rues d’Uvira, ce lundi 08 septembre 2025, pour réclamer le départ du général Olivier Gasita. À l’appel des Wazalendo, la marche a mis en avant de graves accusations de collusion avec le mouvement M23-AFC.

Les contestataires affirment que l’officier de la tribu de Banyamulenge aurait joué un rôle trouble dans la prise de Bukavu en février dernier, pointant du doigt des agissements assimilés à ceux d’un "agent double" travaillant à la fois pour les FARDC et pour les rebelles.

Les manifestants dénoncent ce qu’ils considèrent comme une trahison, et exigent que des mesures fermes soient prises par les autorités militaires et politiques. Pour eux, la présence du général Gasita à Uvira représente une menace à la sécurité et à la confiance des populations locales.

Cette manifestation illustre la persistance de tensions dans le Sud-Kivu, où la méfiance vis-à-vis de certains responsables militaires alimente des crispations populaires, sur fond de conflit prolongé dans l’Est de la République démocratique du Congo.

Prosper Buhuru 



La partie Est de la RDC continue d'être le théâtre de graves violences constitutives de possibles crimes de guerre et crimes contre l’humanité « commises par toutes les parties ». Ceci ressort du rapport rendu public ce vendredi 5 septembre 2025 par le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme (HCDH) sur des abus flagrants commis depuis fin 2024 par les rebelles du M23/AFC, soutenus par les Forces de défense rwandaises (FDR), ainsi que par les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) et des groupes armés affiliés.

"Les atrocités décrites dans ce rapport sont horribles. Il est déchirant et profondément frustrant d'assister, une fois de plus, à la déshumanisation de la population civile par des personnes au pouvoir qui manquent à leurs responsabilités", a déclaré dans le communiqué de l'ONU le Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme, Volker Türk.

Face aux difficultés financières rencontrées par la Mission d’établissement des faits du HCDH sur la situation dans les provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu, conformément au mandat confié par le Conseil des droits de l’homme, Volker Türk insiste sur l'établissement de responsabilité et garantit le droit des victimes.

"Il est impératif d'enquêter rapidement et de manière indépendante sur toutes les allégations de violations afin de garantir la responsabilité et le droit des victimes à la vérité, à la justice et à des réparations, notamment des garanties de non-répétition. La mise en œuvre rapide de la Commission d'enquête mandatée par le Conseil des droits de l'homme pour poursuivre ce travail essentiel est essentielle. Nous ne devons rien de moins aux nombreuses victimes", a ajouté le responsable des Droits de l'homme au sein des Nations-Unies.

La réponse à l’aggravation de la crise des droits de l’homme et de la crise humanitaire causée par la récente escalade des hostilités dans les provinces du Nord et du Sud-Kivu, le Conseil des droits de l’homme a adopté, lors d’une session extraordinaire tenue le 7 février 2025, la résolution A/HRC/RES/S-37/1, demandant au Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme d’établir d’urgence une Mission d’établissement des faits (OFFMK) sur les graves violations et abus des droits de l’homme, ainsi que sur les graves violations du droit international humanitaire commises dans ces provinces.

L'OFFMK est notamment chargée d'enquêter et d'établir les faits, les circonstances et les causes profondes de toutes les allégations de violations des droits de l'homme, d'atteintes au droit international humanitaire et d'éventuels crimes internationaux. Elle doit également identifier, dans la mesure du possible, les personnes et entités responsables de violations des droits de l'homme, d'atteintes au droit international humanitaire et d'éventuels crimes internationaux.

Depuis sa mise en place, la mission d’établissement des faits et la commission d’enquête indépendante sur les graves violations des droits de l’homme commises dans l’Est de la RDC éprouve d'énormes difficultés financières pour son bon fonctionnement conformément à la résolution de la 37ème session extraordinaire du Conseil des droits de l’homme des Nations-Unies.

Clément MUAMBA 



Des manifestations de colère se poursuivent dans la ville d'Uvira,  deuxième ville de la province du Sud-Kivu.
Les activités sont restées encore paralysées ce vendredi 05 septembre 2025.

Le maire adjoint de la ville d'Uvira, Kifara Kapenda, qui le confirme, indique que c'est maintenant le 4ième jour.

A l'issue d'une réunion tenue ce vendredi avec des acteurs de la société civile, les membres du conseil local de sécurité et des autoproclamés généraux Wazalendo, la population campe sur sa décision pour le départ du général Olivier Gasita, nouveau commandant adjoint affecté à Uvira.

"C'est une manifestation spontanée suite à une décision de la hiérarchie. Aujourd'hui, on totalise 4 jours sans activités. En tant qu'autorité locale, nous avons invité les organisateurs de ces journées ville morte pour les écouter et ils n'ont pas caché ce pourquoi ils manifestent. De manière officielle, nous avons reçu leur revendication et nous allons la transmettre à la hiérarchie", a-t-il déclaré.

Par ailleurs, la cellule de communication de la mairie d'Uvira renseigne qu'à l'issue de cette réunion, il s'est dégagé une collaboration parfaite actuellement entre les FARDC et des éléments Wazalendo.

Il sied de rappeler que les manifestants à Uvira accusent le général nouvellement affecté dans cette ville d'être en collaboration avec les rebelles du M23 et exigent son départ.

Alphonse Muderwa



Les forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) ont défendu samedi l’un de leurs officiers supérieurs, contesté par des groupes armés supplétifs dans l’Est du pays, alors que la ville d’Uvira (Sud-Kivu) connaît depuis plusieurs jours des tensions marquées par des journées « ville morte » et des tirs sporadiques.

Depuis mardi 2 septembre, Uvira, deuxième ville du Sud-Kivu, est paralysée par des actions menées par des Wazalendo, censés appuyer l’armée congolaise face à la rébellion de l’AFC/M23. Ces groupes contestent la présence en ville du général Olivier Gasita Mukunda, commandant adjoint de la 33ᵉ région militaire, en charge des opérations et des renseignements depuis janvier.

Intervenant à Kinshasa, le porte-parole des FARDC, le général-major Sylvain Ekenge, a rejeté ces critiques. « Même quelques personnes à moralité douteuse l’ont accusé d’avoir fait tomber Bunagana, Rutshuru, Goma, Masisi, Kavumu… vous avez suivi cette déclaration assez irresponsable comme moi. Le général Olivier Gasita est un officier connu avec certitude par la hiérarchie de notre armée. Depuis plus de 25 ans, il n’a jamais travaillé au Nord-Kivu ni au Sud-Kivu. Il n’a été nommé qu’en janvier pour assumer les responsabilités de commandant adjoint chargé des opérations et renseignements de la 33ᵉ région militaire », a-t-il déclaré.

Le porte-parole a insisté sur le caractère national de la fonction militaire : « Un officier n’appartient pas à des communautés. Il est au service de la nation toute entière. Que les gens de mauvaise foi ne nous rabaissent pas dans des considérations identitaires et communautaires. Un militaire communautaire n’existe pas. »

Le général Ekenge a par ailleurs confirmé que l’officier contesté restait en poste. « Jusqu’à aujourd’hui, il n’y a aucune ordonnance présidentielle qui le décharge de ses fonctions. Il est et reste commandant adjoint de la 33ᵉ région militaire. Il a été rappelé comme tous les autres commandants, des investigations ont été menées. Il est rentré. Ceux sur qui des problèmes étaient posés sont restés à Kinshasa. Lui n’a pas été interpellé parce qu’on ne lui reprochait rien. »

Le porte-parole a également défendu le rôle joué par le général Gasita dans d’autres provinces : « Allez à Yumbi, allez à Bolobo et dites du mal du général Gasita, vous serez lapidés. C’est l’homme qui a ramené la paix à Yumbi. C’est lui qui a ramené l’autorité de l’État dans cette partie du pays. »

Selon lui, les critiques actuelles relèvent d’une manipulation. « Ceux qui s’en prennent à lui tombent dans le piège tendu par l’agresseur. Des officines de l’ennemi ont créé cette histoire pour opposer les forces armées aux Wazalendo. Certains ont été manipulés pour semer le désordre. Mais l’ennemi profite de cette distraction. Ressaisissons-nous », a-t-il averti.

Les tensions à Uvira s’inscrivent dans un contexte de rivalités persistantes entre l’armée et ses supplétifs Wazalendo depuis la chute de Bukavu aux mains de l’AFC/M23 en février dernier.

Clément Muamba



Lors d’un point de presse tenu samedi 6 septembre 2025 à Kinshasa, le porte-parole des Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC), le général Sylvain Ekenge, a réagi au récent rapport de l’ONU sur les violations des droits humains dans l’Est du pays.

« Je n’ai pas relevé de passages dans ce document où les FARDC sont directement accusées de violations des droits humains ou de crimes de guerre. L’attention se porte principalement sur le M23 et les Wazalendo. Les FARDC sont mentionnées uniquement en raison de leur collaboration avec les Wazalendo. Toutefois, collaborer avec eux ne signifie pas que nous les contrôlons, et les crimes commis par les Wazalendo ne sauraient être attribués aux FARDC », a-t-il déclaré.

Publié le 5 septembre par le Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l’homme (HCDH), le rapport met en lumière la gravité des violations commises depuis fin 2024 dans les provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu, sur une période allant jusqu’en juin 2025. Il conclut que toutes les parties au conflit – le M23 soutenu par les Forces de défense rwandaises (RDF), les FARDC et leurs alliés, dont les Wazalendo – ont commis des actes graves susceptibles de constituer des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité.

Les exactions documentées incluent des exécutions sommaires de civils, des tortures, des disparitions forcées, des viols généralisés, des pillages et des déplacements forcés de populations, avec des milliers de victimes, majoritairement des femmes et des enfants.

Le rapport accuse particulièrement le M23 d’une campagne systématique d’intimidation, évoquant des crimes contre l’humanité tels que meurtres, privations de liberté, tortures et esclavage sexuel, notamment lors de la prise de Goma en janvier 2025. Concernant les FARDC et les Wazalendo, il pointe des exécutions délibérées de civils après des affrontements, ainsi que des violences sexuelles et des pillages lors de retraites militaires en janvier et février 2025.

Le document insiste aussi sur la responsabilité de la RDC pour les actes commis par ses forces et leurs alliés, dès lors qu’ils agissent sous sa direction ou son contrôle. Il souligne par ailleurs l’absence de protection des civils, y compris dans des écoles et des hôpitaux ciblés.

En réponse, le général Ekenge a réaffirmé la position des FARDC, qui se désolidarisent des abus attribués aux Wazalendo, et a appelé à distinguer clairement collaboration militaire et responsabilité directe.

Clément Muamba



Riverains et responsables du Parc national des Virunga (PNVi) veulent enterrer la hache de guerre. Ils se sont réunis jeudi 1er août à Kasindi-Lubirigha, cité frontalière de l’Ouganda située à 90 kilomètres de la ville de Beni. 

La rencontre visait à mettre en place des mécanismes de résolution pacifique des conflits autour des limites du parc, notamment au niveau des quartiers Congo ya Sika et Mapathi. 

Les représentants de toutes les couches de la population, les responsables du parc ainsi que les services de l'administration foncière et de sécurité ont pris part à ce dialogue communautaire, organisé par la société civile, en collaboration avec les autorités locales.

 "Comme on a essayé de mettre les fils électriques pour séparer le parc national des Virunga et l'espace occupé par la population, ce qui nous manquait c'est la règlementation réelle de cette situation", a expliqué Arnold Paluku Muvoya, représentant des personnes du troisième âge et l’un des participants.

Avec cette séance de dialogue pour la résolution pacifique des conflits fonciers dans cette partie de Congo ya Sika et de Mapathi, a-t-il espéré, le clame va y être restauré. Selon lui, cette séance de dialogue est pertinente et utile pour la vie de cette population.

"Ma recommandation est que la population soit attentive pour fournir toutes les informations possibles sur les conflits fonciers aux services compétents", a poursuivi Arnold Paluku Muvoya.

radiookapi.net/CC



Le pont Bundwe jeté sur le fleuve Congo dans le territoire de Bukama (Haut-Lomami) s’est affaissé depuis lundi dernier au passage d’un camion surchargé des marchandises. Le trafic est interrompu sur la route nationale numéro 1 à cet endroit et la traversée de la population se fait par pirogue, a indiqué samedi 6 septembre l’administrateur du territoire de Bukama.

L’autorité du territoire précise que ce pont est important car il relie les provinces du grand Katanga à ceux du grand Kasaï. 

radiookapi.net/CC

 
 
 

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Ali Kalonga

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