Maintien des filles enceintes à l'école : « Nous ne voulons pas appliquer une double peine, nous voulons respecter la constitution »(Raïssa Malu)



La ministre d'État, ministre de l'Éducation nationale et nouvelle citoyenneté a, au cours d'un breifing press co-animé le jeudi 4 septembre 2025 avec le ministre de la Communication et médias, réagi à la polémique sur la note circulaire ordonnant le maintien des filles enceintes à l'école.

D'après Raïssa Malu, son ministère a simplement voulu éviter une peine de plus à la fille victime, mais aussi respecter la loi.

« Ce qu'a voulu rappeler la note circulaire du ministère, ce que nous ne pouvons pas appliquer de double peine, nous voulons respecter la loi. La constitution dit qu'il faut une éducation pour tous. Nous ne pouvons pas mettre à l'écart nos filles par ce qu'elles seraient tombées enceintes. Maintenant, il faudrait des mesures d'accompagnement. Nous avons mis en place une commission qui soit diversifiée, interministérielle, avec les partenaires pour les accompagner. Il faut qu'il y ait une éducation à la sexualité, il faut que nous luttions contre les violences basées sur le genre pour que ce phénomène s'arrête. Nos filles doivent être à l'école et y rester le plus tard possible », a-t-elle expliqué.

Cette mesure n'est pas un hasard. La ministre de l'Éducation nationale l'a justifiée par des données statistiques relevant de l'abandon scolaire par les filles et aussi par  l'enquête démographique de santé récente.

« On sait que 30 à 40% des filles abandonnent l'école après le primaire et c'est justement la grossesse qui est citée comme étant la cause d'abandon scolaire. L'enquête démographique de santé 2023-2024 nous dit qu'une femme enceinte de 15 à 19 sur 5 soit 20%  ont déjà été enceinte à cet âge là , soit 25% en milieu rural et 13% en milieu urbain. Ce qui est encore plus dramatique, c'est au niveau du risque vital. Sur l'ensemble des décès maternels enregistrés, 29% concernent les adolescentes. Ça signifie que sur l'ensemble des femmes qui décèdent parce qu'elles sont enceintes, on a 29% qui sont des adolescentes. Si je vous partage ces statistiques, c'est parce que nous ne voulons précisément pas que nos adolescentes tombent enceintes », a-t-elle fait savoir.

S'appuyant toujours sur ces données, Raïssa Malu a également noté que la plupart de ces grossesses arrivent après les viols ou des violences, dont les auteurs sont adultes.

Quant aux écoles qui se sont opposées à cette note depuis sa publication, la ministre de l'Éducation nationale a tenu à préciser que ces établissements scolaires étaient consultés au préalable avant la mise en circulation de ce document. Elle a ajouté que des mesures d'accompagnement sont mises en place pour encadrer ladite note circulaire, notamment la réforme des programmes d'éducation à la vie courante qui vont être testés cette année scolaire.

Ce programme, qui va s'exécuter avec le concours du ministère de la Santé, cible 10 provinces, notamment Kinshasa et Kasaï. Il va se concentrer sur une éducation sexuelle complète et une éducation à la santé sexuelle et reproductive.

Christel Insiwe

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