Le chant de sirène traditionnel de la classe politique de la République démocratique du Congo (RDC) à la veille de grands enjeux s’est mis à nouveau à retentir samedi sommant le pouvoir en place d’organiser » un dialogue sincère ».
Dans sa déclaration, l’opposition congolaise trouve que l’accord de paix signé le 27 juin 2025 à Washington entre la RDC et le Rwanda sous l’égide des États-Unis aboutira à une solution partielle de la crise qui frappe le pays de Lumumba.
De mémoire du Congolais, cet appel, qui n’est pas le premier du genre, a du mal à surprendre.
L’histoire de son pays est jalonnée de « Dialogues » notamment la Table ronde de Bruxelles et les Conclaves de Lovanium et de Coquilathville, pour les années 60 ; les très contestés Congrès du Mouvement populaire de la Révolution (MPR) sous le Régime Joseph-Désiré Mobutu talonnés en définitive par la Conférence nationale souveraine; le Dialogue intercongolais de Sun City (Afrique du Sud) et ceux qui avaient fait le lit du « Glissement » du calendrier électoral en 2016 : Dialogues de la Cité de l’Union africaine et de la Saint Sylvestre, parrainé par la Conférenc’a épiscopale nationale du Congo (Cenco), la même.
Une litanie de « compromis temporaires chutant par le partage des postes suivi d’ éternelle crise de légitimité », a expliqué dimanche à l’ACP, Paul Ntambwe, politologue et cadre du parti Union des démocrates africains (UDA).
Cette déclaration commune est lancée urbi et orbi à l’approche de fin juillet, temps choisi pour le face-à-face Tshisekedi-Kagame dans la capitale américaine après la signature de l’accord le 27 juillet par leurs ministres des Affaires étrangères respectifs .
« Si, à l’instar de la Cenco et l’ECC l’opposition appelle, à l’approche du jour J, à + un dialogue représentatif des forces politiques et sociales congolaises et dont l’agenda ouvert permet aux participants de traiter, sans tabous, de tous les sujets pertinents+, elle vise plutôt à retarder le processus engagé, le temps de trouver son compte dans cette victoire diplomatique « , a fait savoir l’analyste.
La RDC et la région se trouvent ainsi engagées sur la voie de la stabilité et de la paix durable, tant l’accord qui fait bouger les états-majors politiques repose sur des piliers essentiels à savoir, le retrait des troupes rwandaises, un cessez-le-feu global et, surtout, l’engagement à ne plus soutenir les groupes armés.
Concomitamment au processus de Washington dont l’atterrissage est proche, les autorités congolaises et rwandaises représentées par leurs ministres de l’Intérieur sont depuis la semaine passée à Doha (Qatar), pour une nouvelle session de discussions entre les délégués de la RDC et ceux du M23-AFC.
Cette étape vise clairement à mettre un terme aux violences. D’autres étapes doivent dépendre de l’agenda mis en place par les institutions afin de sauvegarder la souveraineté du peuple congolais.
ACP/CC