Cent jours après la prise de Goma par la rébellion de l’AFC-M23, soutenue par le Rwanda, la population locale vit toujours dans un climat de peur, d'incertitude et de précarité extrême, selon plusieurs témoignages enregistrés dimanche 11 mai par radio Okapi. La capitale du Nord-Kivu traverse une crise multidimensionnelle : sécuritaire, humanitaire, économique, sociale et politique sans perspective claire de retour à la normale.
Depuis l'occupation de Goma, les habitants vivent sous la surveillance constante des rebelles. Malgré l'insécurité omniprésente, ils tentent de reprendre leurs activités quotidiennes la peur au ventre.
La prise de Goma a entraîné des déplacements massifs de la population.
Paralysie de l’économie locale
Les conditions de vie se sont rapidement dégradées, marquées par des pénuries alimentaires et la dégradation des infrastructures scolaires et sanitaires.
L’économie locale est paralysée. Les banques et institutions financières sont fermées, rendant l'accès à l'argent liquide extrêmement difficile.
Les prix des biens de première nécessité ont fortement augmenté, alors que les chaînes d’approvisionnement sont perturbées.
Violations des droits de l’homme
Les rebelles du M23 imposent également des taxes élevées sur les activités économiques, notamment les produits miniers et le commerce. Cette situation aggrave la pauvreté et la vulnérabilité des habitants.
Des rapports émanant d'organisations humanitaires et du gouvernement congolais documentent de nombreuses violations graves des droits humains : meurtres, viols, exécutions sommaires, enlèvements et recrutements forcés, notamment parmi les jeunes.
Reprise du trafic lacustre
Quelques signes de résilience émergent malgré tout. La navigation sur le lac Kivu entre Goma et Bukavu a repris et les écoles ont rouvert dans l'espoir de sauver l'année scolaire.
Cependant, l'aéroport reste fermé, limitant fortement la mobilité et les échanges avec le reste du pays.
Malgré les efforts diplomatiques en cours pour désamorcer la crise, la situation sur le terrain reste instable. Les combats se poursuivent dans d'autres zones du Nord-Kivu et de nouvelles localités sont tombées sous le contrôle du M23.
La population civile, principale victime de cette crise, attend toujours une issue pacifique. Son quotidien reste marqué par l'angoisse, ainsi que par une étonnante capacité de résistance face à l'adversité, selon des sources locales.
radiookapi.net/CC