Ce 20 mai ne fut pas un jour comme les autres. D’abord c’est le jour anniversaire du Mouvement populaire de la révolution (MPR), parti créé par le Maréchal Mobutu, qui était censé exister éternellement. On connait la suite !
C’est encore ce jour, comme à l’époque du kabilisme décadent, que le Gouverneur de la Ville de Kinshasa, Gentiny Ngobila, choisit d’autoriser 3 manifestations simultanées. Stupeur et tremblements !
D’après mon ami qui sait ce qui se passe dans tous les coins et recoins de Kinshasa la déglinguée, Gentiny Ngobila a autorisé ce jour les manifestations de l’opposition, à savoir le front constitué de Moïse Katumbi, de Martin Fayulu, de Matata Ponyo et de Delly Sesanga, ainsi que de la Ligue des jeunes de l’UDPS (Union pour la démocratie et le progrès social) et de l’ACP, (Alliance des Congolais progressistes), le parti du gouverneur de la Ville.
Les itinéraires autorisés sont les suivants : L’opposition ira du Rond-point Sakombi puis l’avenue Kasavubu et enfin l’avenue Victoire pour chuter à la place YMCA. L’opposition rejeta cet itinéraire.
La Ligue des Jeunes/UDPS marchera du Rond-point Ngaba jusqu’à Saint Raphaël.
L’ACP, fera sa manifestation sur le terrain municipal de Masina.
Initialement, l’opposition avait demandé l’autorisation pour marcher, avec colère le 13 mai, contre l’insécurité, le processus électoral chaotique et la vie chère alors que ses principaux leaders mangent 3 fois par jour. Saperlipopette !
Prétextant, des problèmes de sécurité, les autorités de la ville reculèrent la marche au 18 mai. Mais craignant des pièges, l’opposition décida avec force de marcher le 20 mai. Elle décida aussi de son propre itinéraire différent de celui indiqué par les autorités urbaines. Ainsi, fut programmé un itinéraire allant du Rond-point Super Lemba au boulevard Triomphal, près du Palais du peuple, siège du Parlement, en passant notamment par Limete, le fief historique de l’UDPS.
Ils décidèrent ainsi sachant que toute marche qui ne respecte pas l’itinéraire imposé, sera réprimée par la police.
Malins comme tout, ils écrivirent une lettre à la très politisée CPI (Cour pénale internationale) et à la MONUSCO pour le déploiement de leurs agents à Kinshasa lors de la marche. Sapristi !
Toute action entraîne une réaction égale et opposée, c’est la troisième loi de Newton. Pour ceux qui ne le sauraient pas, une pomme qui est tombée sur la tête de Newton fut à la base de l’énonciation de la théorie de la gravitation universelle.
Dans des pays où il n’y a pas de pommier, il suffit d’observer les aînés. Avec l’âge tout tombe : les cheveux, la vue, les dents, les seins, le ventre, les fesses et même la taille. Ce sont les effets de la pesanteur. Enfer et damnation ! Bref, passons !
Ceci expliquant cela, les 4 mousquetaires furent empêchés par la police d’accéder à la place Super Lemba qui devait leur servir de point de départ. La répression fut brutale à leur grande satisfaction, eux qui n’attendaient que cela pour prouver leur existence. Ils affirmèrent qu’ils avaient échappé à la mort au cours d’un point de presse où il y eut beaucoup plus de chaleur et de fumée mais pas de lumière. Stupeur et tremblements !
Suivant mon ami qui sait tout, le pouvoir est tombé dans le piège tendu par l’opposition. Leurs militants ont multiplié des provocations contre la police. Malgré une faible mobilisation, la brutale répression qui s’ensuivit fut une amère victoire.
Les images choquantes des enfants tabassés, bastonnés furent brandies à la face du monde. Cela donne l’impression que le pouvoir est une dictature qui ne veut pas se battre à la loyale.
Il faut plutôt laisser l’opposition marcher librement. C’est le jeu de la démocratie. Cela contribue à banaliser les protestations.
L’opposition prévoit d’autres actions au cours des semaines à venir. Comme si cela ne suffisait pas, le Comité laïc de coordination (CLC) annonce aussi des manifestations pour faire échec au chaos électoral imposé par le pouvoir.
On dit chez nous qu’un mensonge peut tout détruire. La vérité ne fait mal qu’un instant.
GML
La marche de l'opposition a démarré ce samedi 20 mai à Kinshasa comme convenu. Mais les 4 leaders de l'opposition ne peuvent pas progresser pour poursuivre leur marche. Ils sont déjà au niveau de Kianza dans la commune de Ngaba, où ils sont empêchés par la police de marcher.
Des tractations sans fin, alors que des gaz ont déjà été lancés sur eux. Le dispositif se renforce de plus en plus.
Et Katumbi, Fayulu, Matata et Sesanga échangent avec un major de la PNC. La police nationale congolaise reproche aux manifestants de ne pas respecter les ordres donnés par l'hôtel de ville notamment en ce qui concerne l’itinéraire.
Le Gouverneur de la ville de Kinshasa, Gentiny Ngobila, avait autorisé trois différentes manifestations politiques dans l'unique journée du samedi 20 mai 2023. Il s'agit d'abord du meeting de la sortie officielle du parti Alliance des Congolais Progressistes (ACP), membre de l'Union Sacrée, qui aura lieu au stade municipal de Masina.
Une deuxième manifestation est celle de la Ligue des jeunes de l'UDPS, parti présidentiel en collaboration avec les autres ligues des jeunes des partis de l'Union Sacrée.
Enfin, la troisième est celle de l'opposition Envol, LGB, LAMUKA et Ensemble pour la République.
Makambo Bernetel/CC
En séjour à Bruxelles, capitale politique du Royaume de Belgique, le vice-ministre de la Défense Congolais, Samy Adubango, a échangé jeudi 18 mai 2023, avec son homologue belge de la défense, Mme Ludivine Dedoner.
Leurs échanges ont tourné autour des possibilités de relancer la coopération militaire entre Kinshasa et Bruxelles, dans un contexte sécuritaire déjà tendu dans l’est du pays, notamment caractérisé par l’agression rwandaise camouflée par les terroristes du M23.
Cette visite tombe à point nommé en ce moment où le ministère de la défense du pays vient d’avoir des nouveaux animateurs, commente un acteur politique.
D’après Didier Likele, membre du CNC de Pius Mwabilu, ces nouveaux animateurs sont déterminés à ne pas trahir l’espoir que la population a placé en eux, d’où les différentes initiatives qu’ils ne cessent de prendre surtout dans la logique de la redynamisation de la coopération militaire avec les pays-amis.
En rappel, soucieux de la réforme dans le secteur de Défense, passant par la montée en puissance des Forces armées congolaises, une lettre d’intention a été signée conjointement, la semaine dernière, à Jakarta, en vue de la coopération militaire entre la République démocratique du Congo (RDC) et l’Indonésie.
Jean-Pierre Bemba et son homologue indonésien Prabowo Subianto ont déclaré leur intention commune de promouvoir et de développer des activités de coopération en matière de défense, notamment en termes de visite et d’échange de fonctionnaires et de niveau opérationnel.
Serge SINDANI
Une évasion a eu lieu, jeudi 18 mai 2023, au Tribunal de Grande Instance (TGI) de Matadi, dans la province du Kongo Central. Elle a occasionné la mort de deux personnes et un blessé grave.
Selon un agent de cette juridiction qui a assisté à cette scène et qui s’est confié à la presse, 3 détenus ont réussi à s'en fuire à la suite de cette évasion. 7 d'entre eux qui étaient aussitôt en fuite ont été récupérés et ramenés au cachot.
« Nous étions en plein début de l'audience lorsque des mouvements suspects ont commencé à se faire sentir dans la salle. Une situation qui a poussé les juges à suspendre l'audience en demandant aux policiers de rétablir l'ordre. C'est là que les deux meneurs ont donné un signal aux autres pour déclencher le plan d'évasion. La police qui a d'abord fait usage des bombes lacrymogènes a fini par ouvrir le feu, en tirant quelques coups de sommation. C'est là que les deux meneurs ont été abattus », a-t-il rapporté.
Rappelons que c'est le troisième cas d'évasion enregistré dans cette juridiction depuis l'année 2022. Les agents de cette juridiction attribuent cette série d'évasions à la faiblesse des conditions sécuritaires.
ODN
A la suite d’une réunion tenue le 15 mai 2023 à Kinshasa, les autorités congolaises et le Groupe de la Banque mondiale ont convergé leurs vues sur la restructuration du Fonds social de la République démocratique du Congo (FSRDC).
C’est ce qu’indique un communiqué de presse de la cellule de communication de la présidence.
D’après la même source, au cours de ces travaux essentiellement techniques conduits par le directeur de cabinet du chef de l’Etat, Guylain Nyembo, la partie congolaise a rassuré la Banque mondiale sur les motivations légales de cette réforme initiée depuis 2008.
« La Banque mondiale, qui finance 3 projets de développement en RDC à travers le FSRDC, a pris acte de cette restructuration. Maintenant que c'est chose faite, les deux parties, qui avaient déjà anticipé des échanges sur la question, vont établir ensemble les modalités de la période transitoire pour poursuivre sereinement les opérations en cours (comme indiqué dans le récent communiqué de la Banque mondiale) », renchérit la Cellule de la Communication de la Présidence.
Guylain Nyembo a rassuré que tout malentendu a été dissipé à ce sujet.
« La restructuration du FSRDC a été guidée par le seul souci de se conformer à la Constitution et aux lois de la République », a-t-il poursuivi.
Pour rappel, le FSRDC a pour mission principale l’amélioration des conditions de vie de la population congolaise. Les projets soutenus par la Banque mondiale à travers cette structure étatique sont relatifs à la prévention et la réponse à la violence basée sur le genre, la stabilisation et le relèvement de l'est de la RDC.
Jephté Kitsita
La vie est belle, le film à succès de fin des années 1980 est à l’honneur, en ouverture de la septième édition du festival du film européen, ce jeudi 18 mai. Ce long-métrage, co-réalisé par le congolais Mweze Ngagura avec le cinéaste belge Benoît Lamy, a pour acteur principal, Papa Wemba, star de la musique congolaise. Le réalisateur sera sur place à 18h, à l’Institut Français de Kinshasa, et discutera avec le public juste après la projection. Un concert spécial de la chanteuse kinoise d’Afro-pop, Joyce Kaj, suivra.
« Le film La vie est belle vient d’être restauré par l’IF Paris. C’est une sorte de seconde sortie après celle de 1986. Et c’est l’occasion du public congolais de rencontrer le réalisateur autour de ce film. Ça va être une grande projection qui va être faite à la halle de la Gombe. Les congolais vont pouvoir directement poser des questions à ce grand pape du cinéma congolais qui est Mweze Ngagura », a dit Félix Marinov, coordonateur culturel de l’Institut Français de Kinshasa, dans une conférence de presse.
Le festival du film européen est organisé, depuis près de 10 ans, par le pôle-Eunic RDC, coordonné par l’Institut Français de Kinshasa. Cette année, un peu plus d’une semaine est consacrée pour plus de 20 projections gratuites de plus de 30 films dans tout Kinshasa. Elles auront lieu, aussi bien à la halle de Gombe, que dans des centres culturels locaux et écoles, tels que le complexe scolaire les Okapis, la bibliothèque Totagnga, l’espace Jazz connexion, le centre culturel Aw’art, Ndako ya la vie est belle, le terminus, ciné club Bimpa production, etc.
L’objectif est de faire rencontrer le public congolais et le cinéma documentaire d’Europe, d’Afrique et Congolais. Également faire rencontrer des professionnels du cinéma congolais, africains et européens. Cette année, le festival met un accent sur les films documentaires. Tout simplement parce que ce genre a un vrai succès au Congo ces dernières années, aussi parce que la plupart des invités qui ont répondu présent font des films documentaires.
Le festival du film européen se tiendra également à Goma, à Bukavu et à Lubumbashi dans les instituts français ou centre Wallonie-Bruxelles. Toute la programmation est à retrouver sur les réseaux sociaux et sites de l’Institut Français de Kinshasa.
Nancy Adjani pour les ateliers jeu d’acteur
L’actrice, productrice et réalisatrice congolaise est la tête d’affiche de l’atelier sur le jeu d’acteur. Du haut de ses 14 ans dans le cinéma, elle partagera son expérience pendant 5 jours, partant du jour du lancement du festival. Elle attend de découvrir de vrais talents, des jeunes, et leur donner de l’amour, de la passion. Aussi, pense-t-elle déjà à la relève car, constate-t-elle, c’est presque les mêmes personnes qui reviennent partout dans le cinéma congolais.
Pendant ces ateliers, dont les participants se sont déjà inscrits au préalable, Nancy Adjani donnera des techniques pratiques aux apprenants.
« Les jeunes pensent qu’être devant la caméra et jouer, c’est une blague. Mais il y a beaucoup de techniques. Beaucoup ne savent pas comment pleurer ou rire devant une caméra. Face à la caméra, il y a du stress. Et il y a une certaine technique qui va leur dire comment ne pas être handicapés par les à côté », a indiqué Nancy Adjani.
Et d’ajouter qu’elle veut voir plus de femmes dans le secteur du cinéma. Non pas qu'elle soit actrice seulement, mais qu’elle s’exécute, sans limite, à faire la réalisation, la production et tout ce qui peut être fait.« Il y a très peu de femmes cinéastes. Il y a quelques femmes qui veulent devenir actrice mais il y a aussi la réalisation, le décor et tout ce qu’il y a derrière la caméra qui demande plus de femmes. Il faut que les femmes apprennent la technique, comment filmer, qu’elles osent sans peur »
Emmanuel Kuzamba
La nouvelle du décès de l'artiste chorégraphe Lambert Moke connu sous le pseudonyme de Lambio Lambio est tombé comme un couperet.
Décédé dans la nuit du mercredi 17 au jeudi 18 mai 2023, à l'hôpital du cinquantenaire, de suite d'une crise cardiaque, Lambio Lambio dit " Ndoki ya Ndombe" a su marqué son temps dans le monde musical, précisément celui de la danse avec " les fioti fioti" et "les Nionions"
Natif de Matete, il rejoint son ancien mentor, Papa Wemba, dans l'au-delà, 7 après la disparition de ce dernier à Abidjan
La soixantaine révolue, celui qu'on appelait affectueusement "Ndoki ya Ndombe" a fait un parcours exceptionnel aux côtés de Papa Wemba. Vers le début des années 2000, il crée le groupe de danse "Fioti Fioti" au sein de Viva la Musica, plus tard il créa un autre dénommé "Nionions"
Gratis Makabi
Chaque 17 mai est célébré comme journée de la libération et des FARDC en République démocratique du Congo. Elle est déclarée chômée et payée. Cette date rappelle aussi la fin du mobutisme.
En effet, le 17 mai 1997, les soldats de l’AFDL, une coalition rebelle, faisaient leur entrée triomphale à Kinshasa après sept mois de guerre partie de l'est de la RDC. Cet événement mettait ainsi fin à 32 ans de règne du Maréchal Mobutu.
Les soldats de l’Alliance, communément appelés "Kadogo", sont entrés à Kinshasa à pied dans sa partie Est. L’affrontement tant redouté dans la capitale entre les rebelles et les forces loyales à l’ancien régime n’eut pas lieu.
Samedi 17 mai 1997 au matin, les habitants des communes de Masina et Kimbanseke s’étaient massés le long du Boulevard Lumumba pour voir de plus près ces petits soldats chaussés des bottes en caoutchouc qui avaient réussi à chasser du pouvoir le président Mobutu.
Laurent-Désiré Kabila, ancien porte-parole de l'Alliance, devenait alors président de la République, rebaptisé République Démocratique du Congo. Il sera assassiné le 16 janvier 2001 dans son bureau à Kinshasa. Son fils Joseph Kabila qui lui a succédé à partir du 26 janvier 2001 restera au pouvoir jusqu’au 24 janvier 2019, date de l’installation de l’actuel président, Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo.
Anciennement célébrée comme fête de la libération en référence à cette entrée à Kinshasa des "Kadogo" les Congolais célébrèrent, depuis mai 2019, chaque 17 mai “la révolution et les Forces armées de la RDC (FARDC)”.
CC