Vendredi, Mai 17, 2024

M23 quitte Goma. Et après ?

gouv cndpDepuis mardi 27 novembre, il est question du retrait du M23 de Goma. A l’heure où ces lignes sont écrites, ce départ est effectif pour se replier à Kibati, localité située à 20 km de la ville de Goma.

Si au départ, le chef militaire du M23, le colonel Sultani Makenga a dû accepter devant le président ougandais Yoweri MUSEVENI ce retrait, les «politiques», entraînés par leur coordonnateur politique Jean-Marie Runiga, posent des exigences politiques fondées essentiellement sur des questions de démocratie et de droits de l’homme. Au passage, ils exigent l’organisation d’un dialogue réellement inclusif. Outre Joseph Kabila, prendront part à ce dialogue, l’opposition politique (?), la société civile, des membres de la diaspora. Le but sera de débattre des exigences posées par le M23 dans le cadre des accords restés secrets du 23 mars 2009.

Dans cette hypothèse de repli du M23, le gouvernement congolais par l’entremise de Joseph Kabila, avec qui le CNDP (Congrès national pour la défense du peuple) avait signé des accords au 23 mars 2009, sans en informer à l’époque, ni l’Assemblée nationale encore moins le Sénat.

Fort de son succès, Jean-Marie Runiga exige le respect d’autres conditions, dont la levée de l’assignation à résidence imposée à Etienne Tshisekedi, leader de l’UDPS, qui s’était autoproclamé président élu lors des élections de novembre 2011. Outre la reconnaissance des grades et l’intégration des cadres du CNDP dans les institutions, le M23 formule encore d’autres demandes. A savoir : la formation d’une commission d’enquête sur la tentative d’assassinat contre le Dr Denis Mukwege, et sur le massacre des adeptes de Bundu-dia-Kongo au Bas- Congo. Il en est de même de l’assassinat de Floribert Chebeya et Fidèle Bazana et l’ouverture d’une action judiciaire contre le général John Numbi. De même, la dissolution de la CENI (Commission électorale nationale indépendante), chargée de l’examen sur la vérité des urnes, pour les élections présidentielles et législatives de novembre 2011. Enfin, que soient examinés les problèmes de la bonne gouvernance du pays.

Après ces séries des revendications, nous sommes convaincus, qu’il restera encore le vrai problème congolais, c’est-à-dire, celui que constitue Joseph Kabila lui-même, dont l’incapacité dans la gestion de l’Etat n’est plus à démontrer. Face au M23, l’homme n’a pas été capable de se comporter en «garant de la nation» et en commandant suprême des Forces Armées de la République Démocratique du Congo (FARDC).

Tant qu’on cherchera à sauver le pouvoir de Joseph Kabila, dont il fait le plus vilain usage en tuant ses concitoyens, en se conduisant plutôt en mercenaire, chargé d’une mission de liquidation du peuple congolais, la paix tant désirée et la cohésion nationale pour prendre un nouveau départ de développement intégral, ne seront pas au rendez-vous de la R.D.C.

Quand on écoute le général François Olenga, chef d’Etat major de l’armée de terre, déclarer avec dédain à l’endroit du M23 que les troupes qu’il commande représente l’armée nationale, l’armée républicaine d’un gouvernement légal, on s’interdit de rire aux éclats !

François Olenga peut-il nous dire avec quelles armes et avec quels soldats cette armée pourra-t-elle reconquérir les territoires perdus ? Le savez-vous mon Général, à moins d’être amnésique et/ou de mauvaise foi, ce n’est pas avec l’administration de Joseph Kabila que vous pouvez espérer remonter la pente, alors que, depuis dix ans, la descente aux enfers du peuple congolais reste des plus spectaculaires et que d’humiliations en humiliations, la R.D.C.poursuit son chemin, comme un chien errant, affamé, privé de boussole… !

De qui se moque-t-on donc ?

Il faut espérer que les conditions que le M23 pose pour le retour de la paix seront d’ordre démocratique et de légitimité. Par contre, en s’arrogeant tous les pouvoirs d’un Etat moderne (armée, services de sécurité, police, finances, justice, législatif,…), Kabila n’est pas seulement un dictateur sanguinaire, mais il est le fossoyeur de l’Etat congolais, hypothèque l’avenir de la jeunesse de notre peuple, rend ridicule à la face du monde les intellectuels du Congo ainsi que toutes les institutions de l’Etat. C’est l’asphyxie générale, hélas !

C’est au peuple congolais de comprendre les enjeux de l’heure et de pouvoir se déterminer à se prendre réellement et totalement en charge de son destin. Car, Joseph Kabila Kanambe est un infiltré. Des éminences grises sont malheureusement derrière lui pour l’inspirer dans ses exploits et projets machiavéliques contre la R.D.C.

Le « M23 quitte Goma », avons-nous dit dans le titre, mais en terminant par une question « Et après ? ». Précisément, cet "après" ne peut être que la fin de l’ère sinistre de Joseph Kabila. Ceux qui le voient de temps en temps quand il apparaît à l’écran, aux côtés de ses mentors Yoweri Museveni et Paul Kagame, peuvent comprendre à travers son hilarité qu’il est un personnage irresponsable, déconnecté des réalités du Congo, de ses habitants, et leurs droits à l’existence. Son territoire à lui, ce sont les richesses colossales qu’il brade et livre aux pilleurs et prédateurs… !

Dès lors, nous disons, dès aujourd’hui, qu’il faut considérer Joseph Kabila comme un homme du passé. Encore faudrait-il que le peuple congolais, comme un seul homme, se lève pour le jeter dans la poubelle de l’Histoire.

In fine, tous les Congolais doivent pouvoir se dire, sans plus attendre, que Joseph Kabila a vécu, qu’il appartient à l’histoire triste de l’humanité, pareille à celle d’Amin Dada et autres Macias Nguema.

Fort de ce serment, que les Congolais ne se contentent plus des miettes des richesses qu’ils vont lécher aux pieds de ceux qui viennent les opprimer, les anéantir. Se contenter de vivre au jour le jour ne pourra pas chasser Joseph Kabila, ni saisir, au contraire, son destin en main, avec courage et détermination même au prix du sang, pourquoi pas ! N’est-ce pas le seul chemin par lequel un peuple arrache à nouveau sa liberté, quand celle-ci est trop menacée ?

Bamba-di-Lelo

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