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Copé ou Fillon? Suspens à l'UMP

cppé fillonDimanche soir, les deux candidats ont revendiqué leur victoire à la présidence du parti de droite.

Dans la nuit de dimanche à lundi, l'UMP avait deux présidents pour un seul fauteuil. Jean-François Copé et François Fillon revendiquent tous deux leur victoire à l'élection du président de l'UMP tant les résultats sont serrés. Une situation calamiteuse pour le parti de droite qui fête tout juste ses dix ans et qui rappelle le congrès de Reims du Parti socialiste en 2008.

Dimanche soir. Il est 23 h 28, à Paris. L'ex Premier ministre s'apprête à décrocher son téléphone portable pour appeler Jean-François Copé. Il veut s'accorder avec son rival sur la conduite à tenir, histoire que l'UMP reste digne malgré la situation ubuesque qui s'annonce. A 23 h 30, un collaborateur de François Fillon le stoppe net dans son geste : sur l'écran de télévision, il voit que Jean-François Copé s'est emparé du micro au siège de l'UMP pour revendiquer sa victoire. "Les militants viennent de m'élire à la présidence du parti. C'est pour moi une grande émotion et une grande reconnaissance", lance-t-il. A 23 h 40, François Fillon prend donc à son tour la parole au QG de ses partisans, dans un café parisien : "Les résultats me donnent une courte victoire de 220 voix (...) Mais j'attends la proclamation des résultats par la commission de contrôle. Je ne laisserai pas voler la victoire aux militants". Vers minuit, Jean-François Copé passe un coup de fil à son rival pour le presser de reconnaître sa défaite. Réponse sèche et ferme de son interlocuteur : "C'est hors de question. Je conteste tes résultats". Entre les deux rivaux, c'est le dialogue de sourds. Seule la Commission de contrôle des opérations électorales (Cocoe), chargée de veiller au déroulement du scrutin, pourra donc les départager. "La Cocoe poursuit la centralisation des résultats de l'ensemble des bureaux de vote des fédérations. Elle proclamera le résultat une fois qu'elle aura validé l'ensemble des procès-verbaux des départements", a affirmé au milieu de la nuit le sénateur Patrice Gélard, le président de la Cocoe.

Les deux camps recomptent

Enfermés au premier étage du siège de l'UMP, les membres de la Cocoe boivent café sur café. A 02 h 30 du matin, lundi, ils étaient encore occupés à enregistrer les résultats de l'élection. Un travail de titan, très méticuleux. Les représentants de chaque candidat veillent. Côté Fillon, Laurent Wauquiez, Eric Ciotti et Valérie Pecresse sont présents. Côté Copé, il y a Jérôme Lavrilleux, Michèle Tabarot, Brice Rabaste et Pierre Chassat. Vers 02 h 30 du matin, les petites mains de la commission avaient validé 41 600 suffrages et Copé avait 600 voix d'avance. De temps en temps, les uns et les autres descendent dans la salle de presse où sont agglutinés les journalistes. Très énervé, Laurent Wauquiez dénonce un "coup de force" de la part de Copé. "Personne ne peut prétendre proclamer les résultats sauf à vouloir forcer le destin", lâche-t-il. Dans le camp adverse, on se défend de tout "putsch" : "nous sommes en tête. Même à une élection présidentielle, le vainqueur proclame son résultat avant le conseil constitutionnel. Le camp adverse refuse de reconnaître sa défaite".

Au milieu de cet imbroglio, on peut d'ores et déjà tirer plusieurs enseignements de cette élection interne. Tout d'abord, les sondages ont enterré un peu trop vite Jean-François Copé, le héraut de la "droite décomplexée". Même s'il était donné perdant dans les sondages, son punch et son discours sur le racisme anti-Blanc ont séduit les adhérents ! D'ailleurs, dimanche soir, le maire de Meaux rayonnait aux côtés de son épouse venue l'entourer. Quant à François Fillon, il affichait un visage grave et fermé. Pour lui, c'est presque la douche froide tant il espérait l'emporter haut la main !

Avec une participation estimée à 55 %, cette élection a intéressé les adhérents. A Paris et dans plusieurs villes de province, les file d'attente se prolongeaient parfois jusque sur les trottoirs. Certains ont dû attendre plus d'heure pour pouvoir glisser leur bulletin dans l'urne. Les fillonistes ont sauté sur l'occasion pour faire porter la responsabilité de cette mauvaise organisation à l'équipe Copé : "Nous avions demandé 1 000 bureaux de vote, Copé en réclamait une centaine. Heureusement, nous en avons obtenu 650". Force est de constater que le scrutin a surtout été mal organisé. A l'heure d'internet, l'UMP aurait pu s'offrir le luxe d'opter pour un vote électronique ou même pour un vote par correspondance.

Ségolène de Larquier (mise à jour le 19/11/2012 à 02:30)



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