Le Conseil des droits de l’homme de l’ONU a planché mardi 20 juin à Genève sur l’éventualité de la création d’une commission d’enquête internationale sur le drame kasaïen.

Certes le gouvernement congolais via sa ministre des droits humains, Marie-Ange Mushobekwa, accepte la présence des experts internationaux mais en gardant la direction de l’enquête. Kinshasa affirme dans un livre blanc que les miliciens Kamuina Nsapu sont à l’origine de l’essentiel des violences, des « boucheries ». Certains délégués africains notamment ceux du Togo, l’Algérie et du Burundi soutiennent cette version.

En revanche, le haut-commissaire aux droits de l’homme, Zeid Ra’ad Al Hussein, appuyé par l’Union européenne et les ONG internationales est formel, il faut une enquête internationale pour faire toute la lumière sur les violences commises dans le Grand Kasaï et notamment sur les exactions imputables aux forces de sécurité et à leurs alliés présumés.

Le gouvernement congolais n’aurait pas fait la preuve de sa volonté ces derniers mois de mener des enquêtes poussées. Deux procès se sont certes ouverts, mais l’ONU a dénombré au moins 42 fosses communes depuis octobre 2016 pour lesquelles, dit-elle, aucune enquête n’a été menée. Et les entraves sur le terrain sont telles que les équipes du haut-commissariat ont dû se rendre en Angola pour rencontrer les victimes de ces violences.

A l’issue du débat, pas de vote. Les tractations se poursuivent entre les groupes européen, africain et la RDC pour tenter de trouver une solution consensuelle. Le vote pourrait intervenir au mieux jeudi matin 22 juin prochain.

Sonia Rolley/CC