Jeudi, Mai 02, 2024

RD Congo : Moïse Katumbi défie Joseph Kabila

Et l’opposant d’en faire les frais. Il vient d’être inculpé du chef d’atteinte à la sûreté de l’État et placé sous mandat d’arrêt provisoire.

Joseph Kabila rejoint donc la cohorte des présidents africains qui, gagnés par la limite du nombre de mandats, mettent tout en oeuvre pour se représenter. Au pouvoir depuis 2001, élu deux fois, il doit, selon la Constitution, passer la main à la fin de l’année.

Or la Cour constitutionnelle a décrété qu’il resterait en fonction si l’élection présidentielle, prévue en novembre, n’avait pas lieu. Le pari n’est pas très risqué étant donné la taille, immense, du pays, sa population de 80 millions d’habitants et le niveau d’impréparation du scrutin.

Selon la Constitution, celui-ci doit être convoqué 90 jours avant la fin du mandat, mais certains dans la majorité demandent tout bonnement une transition de... deux à quatre ans pour bien l’organiser.

 

Kabila lui-même a annoncé la tenue d’un « dialogue national » pour des « élections apaisées », mais retardées...

 

Un climat politique tendu

Parmi les autres techniques connues des présidents soucieux de garder le pouvoir figure l’intimidation des opposants. Ainsi, Moïse Katumbi, très populaire dans l’Est, a-t-il été accusé de « recrutement de mercenaires » quelques heures après la déclaration de sa candidature à la présidentielle.

Cet homme d’affaires richissime, propriétaire du club de football TP Mazembe, a démissionné de son poste de gouverneur du Katanga en septembre 2015 (province depuis lors dissoute, dont Lubumbashi était la capitale), accusant Kabila de s’accrocher au pouvoir et passant de facto dans l’opposition. Nombre de ses proches ont depuis été arrêtés.

En début de semaine, Katumbi, qui avait qualifié les allégations contre lui de « mensonges grotesques », a invoqué des raisons de santé (il a été « brutalisé » par la police, selon ses avocats) pour ne pas se rendre à sa troisième audition par la justice. Les deux premières ont, en effet, donné lieu à d’importantes manifestations de soutien, réprimées par la police à coups de matraques électriques et de grenades lacrymogènes.

L’étau se resserre autour de Moïse Katumbi

Finalement, jeudi 19 mai, la justice congolaise a annoncé l’ouverture prochaine d’un procès pour atteinte à la sûreté de l’État contre Katumbi. Il « a été inculpé du chef d’atteinte à la sûreté intérieure et extérieure de l’État [...] et placé sous mandat d’arrêt provisoire », indique un communiqué du parquet général de la République démocratique du Congo (RDC).

Dans le pays, l’inculpation équivaut à la fin de la phase d’instruction. Moïse Katumbi, 51 ans, est donc désormais en attente d’un procès, dont la date n’a pas encore été annoncée.

Toute l’opposition mobilisée

L’opposition semble décidée à tenir, ce qui fait craindre une dégradation de la situation. « Le 20 décembre, si M. Kabila reste, il sera considéré comme un putschiste, et nous le traiterons comme tel », a ainsi déclaré Ève Bazaïba, secrétaire générale du Mouvement de libération du Congo, deuxième force d’opposition à l’Assemblée nationale.

La Grande-Bretagne discute avec ses partenaires européens de « sanctions ciblées » et la France appelle à des élections « de bonne foi », tout en regrettant « la dégradation de l’environnement politique et sécuritaire ».

L’ex-Zaïre, un géant pauvre assis sur un tas d’or

L’ex-Zaïre pourrait être l’un des pays les plus riches de l’Afrique, avec 1 100 minéraux et métaux précieux répertoriés, dont le cobalt, le cuivre, les diamants, l’or ou le zinc... Son PIB par habitant est pourtant de 442 dollars, et il est 176e sur 188 pour l’indice de développement humain.

Le pays peine à sortir d’une série de conflits depuis la mort de Mobutu en 1997, notamment à l’est. Dans la région de Beni, plus de 30 civils ont été tués la semaine dernière. Certains rapports attribuent ces massacres à la rébellion ougandaise, d’autres à l’armée régulière.

afrique.lepoint.fr/CC

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Ali Kalonga

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