A la mémoire des victimes belges de la tragédie, qui a eu lieu le mardi 13 mars 2012, en Suisse.

Ô enfants de la Flandre ! Enfants du Coq wallon,

Sous cet augure vil de l’infâme aquilon,

A bord d’un char pétri d’acier, l’Hermès moderne,

A maintes roues, qui dans un souterrain terne,

A plongé dans les bras d’Hadès, le dieu sombre !

Qui étendit sur vos cœurs palpitants son ombre !

N’avez-vous pas dit: « Ce flambeau étincelant,

Qui brûla dans nos poitrines, au gré d’un élan,

Ne peut-il pas s’étendre jusqu’à la vieillesse,

Afin de fuir ce Malheur, ignorant la détresse,

Et qui lança sa foudre sur nos âmes juvéniles,

Hôtes célestes de nos petits corps graciles !? »

Pauvres enfants, hélas, innocentes victimes,

Vos yeux se sont fermés à jamais sous les cimes !

Vous, fils de la Nation, (en proie au lourd destin),

Pareils à un feu qui s’élève et puis s’éteint !

Pourtant vous étiez riches de vos plus beaux jours,

Aube de vie et dont le sort rompit le cours !

Ne reste-t-il qu’un souvenir, couvert de deuil,

Que les familles en pleurs traînent près du cercueil ?

Non ! Vous « vivez » toujours parmi les citoyens,

Qui vous sont attachés, par d’étranges liens :

A chaque pas, à leurs côtés, dans un grand songe,

Vous paraissez, lorsque le temps, pour vous, s’allonge !

Vos mânes, à tout instant, à quelques esprits,

Se présentent, riants et sans pousser des cris !

Les uns vous entendent durant leur doux sommeil ;

Les autres, à la lueur du lever du soleil !

Vos noms chéris, prêts à surgir sur mainte bouche,

Au fil de ces mots, que sur le papier, l’on couche !

J’aime à les prononcer, lorsque j’ai pour témoins

Les lacs, les fleurs et les oiseaux, près des chemins.

Ainsi, je me recueille, sous les nuages,

Imprégné de vous, imprégné de vos visages,

Dans la solitude et dans la tranquillité !

En vous invoquant, enfants de l’éternité !

Saïd Kalonga

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